"La médecine, c'est ma vie", a déclaré samedi matin devant la Cour d'assises du Maine-et-Loire l'ex-urgentiste de Bayonne Nicolas Bonnemaison, rejugé à Angers pour sept "empoisonnements" de patients en fin de vie, avant que les jurés ne se retirent pour délibérer.
"La médecine, c'est ma vie, les patients sont ma vie et ils me manquent", a lancé à la cour l'ancien praticien de 54 ans, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir abrégé la vie de sept patients âgés incurables en 2010 et 2011.
Tout de noir vêtu, visiblement ému, M. Bonnemaison a dit "(penser)" à la patiente qu'il a examinée pour un traumatisme crânien à l'unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD) de Bayonne, où il pratiquait, "le 10 août 2011 quand on est venu me chercher", pour le placer en garde à vue.
"Je n'ai pas oublié cette dame et j'espère que ce ne sera pas la dernière patiente de toute ma vie", a lancé cet homme de 54 ans, radié par le Conseil de l'ordre quelques jours après son acquittement, le 25 juin 2014, en première instance à Pau.
"J'ai agi en médecin et je vous le dis avec beaucoup de sincérité", a-t-il asséné.
L'avocat général Olivier Tcherkessoff a requis vendredi cinq ans de prison avec sursis à son encontre, reconnaissant que l'ancien médecin n'est "pas un assassin, pas un empoisonneur au sens commun de ces termes", mais estimant qu'il a bien "provoqué la mort délibérément" de six des sept malades, en leur injectant des produits létaux pour "hâter la fin".
Les avocats de Nicolas Bonnemaison ont quant à eux appelé les jurés au "courage", en l'acquittant une seconde fois.
Un verdict était attendu à Angers dans la journée. A Pau en première instance en 2014, les jurés de la Cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques avaient délibéré pendant près de quatre heures.
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