Une terrible collision entre un autocar et un camion, l'accident de la route le plus meurtrier depuis 33 ans en France, a fait au moins 43 morts et quatre blessés graves vendredi près de Libourne (Gironde), pour la plupart des personnes âgées, mais aussi un enfant, brûlés vifs.
Vendredi soir, le bilan restait incertain 14 heures après le drame, un doute subsistant sur le nombre - 41 ou 42 - de personnes décédées à bord de l'autocar. Si la seconde hypothèse devait se vérifier, le bilan final s'alourdirait à 44 morts.
Cet accident reste le plus meurtrier depuis celui qui, en 1982, avait coûté la vie à 53 personnes à Beaune (Côte d'Or).
"On peut avoir des personnes inscrites qui ne se trouvaient pas dans ce car, et l'inverse. Il y avait une liste dans le car qui n'a pas pour l'instant été retrouvée", a déclaré le procureur de la République de Libourne, Christophe Auger, qui dirige l'enquête, lors d'une conférence de presse.
"C'est pour ça que j'ai annoncé 41 ou 42 victimes" dans l'autobus, a-t-il ajouté, expliquant que le bus "prenait des passagers à différents endroits, sur les communes" avec, semble-t-il, une "dernière étape à Petit-Palais", d'où le bus est parti aux alentours de 07H00 pour une excursion d'une journée dans les Pyrénées-Atlantiques.
Le chauffeur du camion, âgé d'une trentaine d'années, fait partie des morts, de même que son fils de trois ans. Chauffeur "expérimenté", il était le fils du responsable d'une société de transports basée à Saint-Germain-Clairefeuille (Orne). Il était allé livrer du bois et était sur le retour.
- Des gestes 'héroïques' -
La collision s'est produite peu avant 07H30 sur la commune de Puisseguin, sur la route départementale 17. Les deux véhicules se sont embrasés aussitôt.
"Les premières constatations nous laissent entrevoir que le camion était en portefeuille en travers de la route et que le bus l'a percuté, d'autant que le virage est incurvé", a indiqué à l'AFP le colonel Ghislain Réty, commandant du groupement de gendarmerie de Gironde.
Selon les premières déclarations du chauffeur du car, légèrement blessé et entendu par les enquêteurs, "le camion ne se trouvait peut-être pas tout à fait sur sa voie de circulation sur la droite", a précisé le procureur.
Le chauffeur du car "a eu un réflexe héroïque au péril de sa vie", a expliqué le Dr Philippe Flipot, généraliste à Puisseguin, appelé à son cabinet tôt vendredi pour prendre en charge les rescapés. "C'est lui qui a aidé les rescapés à sortir du bus. Et d'ailleurs, il avait le visage cramoisi, il a sans doute été légèrement léché par les flammes".
Les gendarmes ont salué une autre geste "héroïque", celui d'un automobiliste qui suivait l'autocar "et qui a eu le réflexe de briser des vitres et d'aider à sortir quelques personnes".
Peu après l'accident, le président, François Hollande, en déplacement en Grèce, a annoncé que "le gouvernement français est totalement mobilisé sur cette terrible tragédie" et qu'il se rendrait sur place "le moment venu".
"C'est un choc terrible pour la France", "une catastrophe effroyable", a réagi le Premier ministre, Manuel Valls, qui s'est rendu sur place avec le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, et a rencontré des familles.
Tous trois se sont rendus sur le site de l'accident, à moins d'un kilomètre du village, où une cellule psychologique a été mise en place et une cérémonie de recueillement organisée en début de soirée dans une "chapelle ardente symbolique".
- Trois semaines pour identifier les victimes -
Huit passagers de l'autocar ont réussi à sortir du piège du brasier: vendredi soir, deux personnes se trouvaient "dans un état critique", avec pronostic vital engagé, selon le procureur. Deux autres sont dans un état grave, mais leur vie n'est pas en danger. Quatre personnes sont plus légèrement blessées.
Dans le village de Petit-Palais-et-Cornemps (756 habitants), une des communes les plus durement frappées par la tragédie, avec "28 personnes décédées", selon Annick, une habitante, une veillée de prières pour les familles et les habitants a été organisée en début de soirée dans la petite église.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.