Des milliers de Palestiniens ont afflué vendredi sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, ouverte par Israël sans restriction pour la première fois depuis des semaines dans un geste d'apaisement mais des heurts violents ont fait plus de 80 blessés en Cisjordanie et à Gaza.
A Gaza, des jeunes lanceurs de pierres palestiniens ont affronté les soldats israéliens près de la barrière de sécurité qui enferme ce territoire. Ces derniers ont riposté par des tirs qui ont fait 65 blessés dont trois journalistes et quatre secouristes, selon des sources médicales palestiniennes.
En Cisjordanie occupée par Israël, des heurts violents ont également opposé de jeunes Palestiniens à l'armée israélienne, notamment près de Hébron. Vingt Palestiniens ont été blessés par des tirs israéliens, selon les secours palestiniens.
Une Israélienne et ses deux filles de 4 et 11 ans ont par ailleurs été blessées en Cisjordanie quand leur véhicule a essuyé un jet de cocktail Molotov, a indiqué l'armée israélienne.
Les mouvements palestiniens avaient appelé à une "journée de la colère" devenue rituelle après la prière, en Cisjordanie et à Gaza.
La situation dans la Vieille ville de Jérusalem par laquelle on accède à l'esplanade des Mosquées était en revanche sans comparaison avec celle de la semaine dernière quand les ruelles étaient hérissées de checkpoints où des centaines de policiers israéliens contrôlaient presque tout le monde et interdisaient le passage aux hommes de moins de 40 ans.
Environ 25.000 musulmans ont participé à la prière alors qu'ils sont habituellement 10 à 15.000, a dit à l'AFP cheikh Azzam al-Khatib, chef de la fondation islamique qui administre l'esplanade. Israël a évoqué 30.000.
- "S'écarter du précipice" -
Israël avait annoncé que tous les fidèles palestiniens pourraient se rendre sans réserve d'âge sur l'esplanade, alors que le gouvernement de Benjamin Netanyahu et l'autorité palestinienne sont soumis à la pression d'une communauté internationale inquiète d'un éventuel embrasement généralisé.
La levée des restrictions d'âge semble relever des "propositions constructives" évoquées par le secrétaire d'Etat américain John Kerry et M. Netanyahu jeudi.
M. Kerry doit rencontrer samedi à Amman le président palestinien Mahmoud Abbas et le roi Abdallah II de Jordanie.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon, qui revient d'une visite au Proche-Orient, a plaidé "fortement" vendredi pour une rencontre directe entre MM. Netanyahu et Abbas.
"En dépit de la colère et de la polarisation, il est encore temps de s'écarter du précipice", a-t-il insisté.
Une réunion du quartette (Russie, Etats-Unis, Union européenne, ONU) fondé en 2002 pour jouer le rôle de médiateur dans le conflit israélo-palestinien était également prévue ce vendredi à Vienne.
A Jerusalem, les fidèles interrogés par l'AFP auprès de l'esplanade des Mosquées savouraient l'instant mais ruminaient de rester soumis au bon vouloir israélien. Beaucoup doutaient que cela suffise à dissiper les tensions et soulignaient que les problèmes fondamentaux des Palestiniens dont l'occupation israélienne restaient entiers.
Wissam Abou Madi, 20 ans, n'était plus allé sur l'esplanade depuis trois mois.
"Bien sûr que c'est mieux. Mais les checkpoints sont toujours là et les fouilles continuent. Ils fouillent les vieux, les enfants, les femmes. Il n'y a aucun respect", dit-il.
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