"J'ai perdu trop de monde d'un seul coup", souffle, bouleversé, Jean Solans, un habitant de Petit-Palais-et-Cornemps, le village où résidaient la plupart des victimes de l'accident de car qui a fait 43 morts. Il vient de perdre "un frère, des voisins, des amis". "Je ne peux pas comprendre", c'est "impensable".
Les habitants de ce village étaient sous le choc après la collision entre un car et un camion qui a fait 43 morts, dont beaucoup habitaient cette commune qui a "perdu trop de monde d'un seul coup".
Sur la place centrale de village de 756 habitants, les familles et proches de victimes allaient et venaient dans une atmosphère particulièrement grave, discutant à voix basse par petits groupes sur les lieux même où l'autocar est parti vers 7H00 vendredi.
"Pour l'instant, on ne réalise pas", résume pudiquement Fabienne Veyssière, deuxième adjointe de la commune. Son père décédé, âgé de 84 ans, avait été maire de la commune et était membre du bureau du club du 3e âge, qui avait organisé l'excursion devant mener le groupe de retraités dans le Béarn (Pyrénées-Atlantiques).
Le drame qui est survenu à Puisseguin, près de Libourne, est l'accident de car le plus meurtrier depuis 1982, qui avait coûté la vie à 53 personnes à Beaune, en Côte d'Or.
Les victimes résidaient à Petit-Palais-et-Contemps et dans des communes voisines. Le maire de Petit-Palais, Patricia Raichini, a notamment perdu ses trois belles-soeurs.
Selon Bernard Loret, président de la communauté du Grand Saint-Emilion, 12 communes ont été touchées par la tragédie. Selon lui, les plus touchées sont Petit-Palais-et-Cornemps et Lussac avec "une dizaine de personnes chacune".
Les voitures de certaines victimes étaient toujours stationnées sur la place, près de la salle polyvalente où un espace de recueillement avec du café, de l'eau et du pain avait été aménagé à la hâte. Vers 15H00, une équipe de soutien psychologique est arrivée pour assister les habitants, alors que de nombreux journalistes étaient présents.
- 'Violence de cette mort' -
"On peut rien faire, mais un café, un verre d'eau, une main chaleureuse C'est rien, mais on ne peut pas ne rien faire non plus", résume Aline Reygade, auto-entrepreneuse et conseillère municipale, dont la mère a annulé au dernier moment sa participation à l'excursion.
Dans ce village, qui vit principalement des vignes aux alentours, "tout le monde se connaît", dit-elle. "On n'arrive pas à réaliser que tous ces gens sont partis, la violence de cette mort. On a du mal à imaginer tous ces gens, ce bus en feu".
A quelque mètres de là, derrière la façade blanche du restaurant de la commune, le patron, Gilles Clion, ressasse le "drame" du matin: "Je connais les trois quarts des gens, l'ancien maire, je l'ai vu mardi ici", indique cet homme solide derrière son comptoir.
A un homme "venu aux nouvelles", il énumère les noms des disparus. Au moins une dizaine. Son interlocuteur, Daniel Lys, raconte avoir été chauffeur de car dans l'entreprise girondine, implantée près de Puisseguin, qui gérait le car accidenté: "J'ai transporté trois générations de la région", raconte-t-il. Le virage de la départementale 17, où les véhicules se sont percutés avant de prendre feu, il "y passait tous les jours et les matins, pour le ramassage scolaire avec les gamins".
"C'est très, très dangereux, on a aucune visibilité", affirme le retraité.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.