La catastrophe de Beaune en 1982, qui, avec 53 morts, dont 44 enfants partant en colonie de vacances, constitue l'accident de la route le plus meurtrier en France depuis plus de 30 ans, avait entraîné un durcissement des règles de sécurité routière.
La collision entre un car et un camion qui a fait 43 morts vendredi, près de Libourne, est l'accident le plus grave depuis cette date.
Parmi les mesures prises à la suite de la catastrophe de Beaune, figurent la réduction du temps de conduite et de la vitesse maximale autorisée pour les cars, la réduction de la vitesse par temps de pluie à 110 km/h sur autoroute et à 80 km/h sur route pour tous les véhicules.
En outre, le transport par route des enfants est désormais interdit les jours de grands départs et l'utilisation de matériaux incombustibles obligatoire dans les transports en commun.
L'accident de Beaune a lieu vers 1h45 dans la nuit du 31 juillet au 1er août 1982. Deux cars se suivent de près sur l'autoroute A6 en direction de Lyon, à destination de la colonie de vacances d'Aussois (Savoie), transportant des enfants de familles défavorisées de Crépy-en-Valois (Oise).
La chaussée est mouillée, la circulation dense mais fluide. Soudain, lors d'un ralentissement, deux voitures se rabattent et s'intercalent entre les deux cars. Le second percute la deuxième voiture qui projette elle-même la première sur le car de tête.
Le choc éventre le réservoir d'essence d'une des voitures, dont le contenu s'embrase. Les deux cars et quatre voitures sont pris par les flammes.
Dans le premier car, les deux chauffeurs et les moniteurs réussissent à évacuer les enfants. Mais une voiture s'est encastrée dans le second et bloque la porte de sortie latérale, empêchant toute fuite par l'avant.
Deux moniteurs, qui seront sérieusement brûlés, parviennent à faire sortir quinze enfants par l'arrière, mais les 44 autres, agés de 6 à 15 ans, deux chauffeurs et deux autres moniteurs restent piégés dans le brasier et périssent carbonisés, ainsi que cinq personnes, dont deux enfants en bas âge, dans les voitures.
Cette catastrophe a donné lieu à plusieurs procès.
Le 10 janvier 1985, le tribunal de Senlis (Oise) allouait aux familles des enfants de Crépy-en-Valois un total de 12 millions de francs (1.829.388 euros).
En juin suivant, le tribunal correctionnel de Dijon condamnait le patron de l'entreprise de transports, Jean Bouttaz, à un an de prison avec sursis et 25.000 francs d'amende (3.811 euros). Il infligeait également une peine de 6 mois avec sursis, 2.300 francs d'amende (350 euros) et une suspension de permis de conduire au chauffeur du premier car, Antoine Alu.
Le 7 mars 1986, ce jugement était confirmé par la Cour d'Appel de Dijon.
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