Un accident de la route entre un autocar et un camion, le plus meurtrier depuis plus de 30 ans en France, a fait 43 morts et quatre blessés graves vendredi matin près de Libourne en Gironde, pour la plupart des personnes âgées, mais aussi un enfant, brûlés vifs.
"Le chauffeur du camion aurait perdu le contrôle de son véhicule. Il se serait mis en travers de la route. Le chauffeur du bus n'a pas pu éviter l'accident. Il a percuté le camion", a déclaré le maire de Puisseguin, Xavier Sublett, où s'est produit l'accident, au bord d'une forêt, évoquant une route "très sinueuse" avec "une enfilade de virages serrés".
C'est l'accident de car le plus meurtrier depuis 1982, date de celui qui avait coûté la vie à 53 personnes à Beaune, en Côte d'Or, en grande majorité des enfants.
Le déclenchement d'un embrasement général des deux véhicules pourrait avoir pour cause le choc du car contre les réservoirs de carburant et d'huile hydraulique (pour la grue) du camion, un grumier, selon des experts.
Le président François Hollande a aussitôt réagi en annonçant que "le gouvernement français est totalement mobilisé sur cette terrible tragédie" et qu'il se rendrait sur place "le moment venu".
"C'est un choc terrible pour la France", "une catastrophe effroyable", a réagi le Premier ministre, Manuel Valls, arrivé sur place avec le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies. Tous se sont rendus sur le site de l'accident, situé à moins d'un kilomètre du village.
La collision s'est produite peu avant 07H30 sur la commune de Puisseguin, sur la route départementale 17. Les deux véhicules se sont embrasés aussitôt, selon les pompiers.
Une heure plus tard, "il y avait encore des flammes", a expliqué l'un d'entre eux à l'AFP. "Je suis étonné de la violence du choc. Il faudra encore beaucoup de temps pour récupérer tous les corps", a-t-il ajouté. "L'autocar est complètement calciné, le camion également", a ajouté un témoin, ayant accompagné le Premier ministre sur le site.
Il y avait 48 passagers et un chauffeur à bord du car. Le chauffeur du camion, un grumier de transport de bois, circulant à vide, fait partie des morts, de même qu'un enfant de trois ans, son fils, qui se trouvait à ses côtés, ont indiqué à l'AFP la préfecture et la gendarmerie. Quant au chauffeur de l'autocar, il est sorti miraculeusement indemne de l'accident, s'en tirant avec de légères brûlures.
"Le chauffeur du bus a eu le réflexe salutaire d'ouvrir les portes pour permettre au maximum de passagers de quitter le bus", a déclaré le maire de Puisseguin. "Il a expliqué qu?il s?est trouvé face à un camion en portefeuille, il n?a pas pu l'éviter. Il a réussi à ouvrir les portes et des passagers ont pu quitter le bus. Lui, au péril de sa vie, puisque les flammes l?ont léché, a réussi à évacuer quelques personnes", a précisé sur Europe 1 le Dr Philippe Flipot, un médecin du village.
- Une route "très dangereuse" -
Huit passagers de l'autocar ont réussi à sortir du piège du brasier: quatre d'entre eux sont dans "un état grave" - deux étant grièvement brûlés, deux autres souffrant de traumatismes crâniens - et quatre sont légèrement blessés, a indiqué le préfet de la Région Aquitaine, préfet de la Gironde, Pierre Dartout.
Le groupe de personnes âgées, membres d'un club de loisirs de la commune de Petit-Palais-et-Cornemps (643 habitants), était parti tôt le matin de cette bourgade, située à 7 km du lieu du drame, pour une excursion dans les Pyrénées-Atlantiques, à Arzac.
"Ma mère et mon beau-père, le compagnon de ma mère, étaient dans le bus. Je viens d'arriver, je n'ai pas du tout de nouvelle pour l'instant, mais j'ai bien peur qu'ils soient dans la liste des victimes", a déclaré à une journaliste de l'AFP Delphine Guérineau.
"Combien de voitures j'ai vu tomber dans le fossé, dans les vignes, sur cette route qui est très dangereuse en bas", a témoigné à l'AFP Jacques Deval, dont des membres de la famille ont été blessés. "On est tous touchés, car tous les gens qui étaient dans le bus, venaient d'un peu partout des villages du coin", a-t-il ajouté.
La préfecture a mis en place une cellule de crise, avec un numéro vert (0800 009 763).
Une soixantaine de pompiers, appuyés par une vingtaine de véhicules et des hélicoptères, étaient sur place pour des opérations très délicates et pénibles, notamment en ce qui concerne l'identification des victimes, "la totalité des corps étant encore dans l'autocar" en milieu d'après-midi, ont précisé les responsables des opérations de secours au cours d'une conférence de presse.
L'enquête a été confiée par le Parquet de Libourne à la Section de recherches (SR) de la gendarmerie de Bordeaux. Des membres de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) sont arrivés sur place. Au total, près de 200 gendarmes sont mobilisés.
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