Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a appelé jeudi Israéliens et Palestiniens à s'écarter du "précipice", après une rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Berlin qui a coïncidé avec de nouvelles violences sur le terrain.
M. Kerry a néanmoins exprimé un "optimisme prudent" sur une amélioration de la situation, contre-balançant des déclarations la veille du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon qui s'est dit "pas optimiste" lors d'une tournée de médiation au Proche-Orient.
Le chef de la diplomatie américaine a dit espérer que sa rencontre avec le dirigeant israélien et celles prévues en fin de semaine avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le roi Abdallah de Jordanie déboucheraient sur un apaisement du conflit.
Il a fait part devant la presse de son "optimisme prudent pour que dans les prochains jours quelque chose puisse être mis sur la table" afin d'"apaiser la situation et aller de l'avant".
"Je suis impatient de rencontrer le roi Abdallah et le président Abbas et j'espère () que nous pourrons saisir l'occasion et quitter le bord du précipice", a ajouté M. Kerry, alors que M. Netanyahu ne s'est pas exprimé publiquement après cette rencontre de quatre heures.
- Nouvelle attaque, nouveaux heurts -
Un Israélien a encore été blessé jeudi à coups de couteau à Bet Shemesh, à l'ouest de Jérusalem, par deux agresseurs, a indiqué la police. L'un a été tué et l'autre grièvement blessé par les forces de l'ordre. Un Palestinien a par ailleurs pu prendre la fuite à Hébron (sud de la Cisjordanie) après avoir échoué à poignarder un soldat israélien.
Neuf Palestiniens ont aussi été blessés, dont cinq par balles, dans la même région lors de heurts avec l'armée alors que 58 Palestiniens ont été arrêtés depuis mercredi en Cisjordanie.
Depuis le 1er octobre, les confrontations quotidiennes entre lanceurs de pierres palestiniens et soldats israéliens, les agressions mutuelles entre Palestiniens et colons et une vague d'attentats anti-israéliens ont coûté la vie à huit juifs israéliens, 49 Palestiniens (pour plus de la moitié des auteurs d'attaques) et un arabe israélien. Un demandeur d'asile érythréen pris par erreur pour l'auteur d'un attentat a aussi été "lynché" par des Israéliens.
Avant les pourparlers, M. Kerry, avait jugé "crucial de mettre fin à toutes les incitations, de mettre un terme à toute la violence", donnant le coup d'envoi d'un ballet diplomatique ayant duré une bonne partie de la journée dans la capitale allemande.
Dans la matinée, le dirigeant israélien a pour sa part une fois de plus martelé que l'Autorité palestinienne et les islamistes du Hamas étaient responsables des attaques contre les Israéliens, en laissant croire que son gouvernement a l'intention de remettre en cause les conditions de l'accès des musulmans et des juifs à l'esplanade des Mosquées de Jérusalem.
"Je crois qu'il est temps que la communauté internationale dise clairement au président Abbas d'arrêter de répandre des mensonges à propos d'Israël", a affirmé M. Netanyahu, qui accuse aussi le dirigeant palestinien de n'avoir condamné aucune des nombreuses attaques des dernières semaines.
- 'Calmer la rhétorique' -
Mais le Premier ministre israélien a lui-même été accusé de jeter de l'huile sur le feu en affirmant que le grand mufti de Jérusalem Haj Amin al-Husseini, révéré par les Palestiniens, avait inspiré à Hitler en 1941 l'extermination des Juifs.
Outre la rencontre Kerry-Netanyahu, les entrevues bilatérales se sont enchaînées à Berlin.
Le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier a reçu séparément M. Kerry et la Haute représentante de l'Union européenne aux Affaires étrangères Federica Mogherini, l'UE étant le principal pourvoyeur de fonds des Palestiniens. Il devait voir aussi M. Netanyahu.
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