Il y a quelques mois, Christophe Bouillon lançait avec d'autres élus, représentants d'associations et citoyens un collectif baptisé "LNPN oui, mais pas à n'importe quel prix". Objectif : faire pression pour que les porteurs du projet LNPN renoncent à créer un tronçon sur la portion Rouen-Yvetot. En vain, pour l'instant. Et après une dernière réunion de concertation jeudi 15 octobre où les mêmes élus n'ont pas réussi à se faire entendre, une pétition a été lancée.
Quel est le problème ?
Christophe Bouillon et les élus du Plateau Vert, de la Vallée de l'Austreberthe ou du plateau de Caux avancent plusieurs raisons pour refuser ce nouveau tronçon. La première tient à la consommation de terres agricoles : "La SAFER estime à environ 250-300 hectares la surface de terres agricoles sacrifiées pour la réalisation de ce nouveau tronçon", assure Christophe Bouillon.
Le deuxième grief adressé par les élus en colère aux porteurs du projet tient aux "perturbations des communes traversées par ce tronçon. Qui dit ligne dit passages à niveau. Cela engendre des difficultés de circulation, des accidents et cela intervient à un moment même où la SNCF dit avoir pour volonté la disparition de ces passages." Pour le député, ce nouveau tronçon porterait atteinte "au cadre de vie desriverains, notamment avec la question du bruit".
Enfin, les élus signataires doutent de l'utilité d'un tel tronçon : "Sur une distance aussi faible, 34 km, le gain de temps est très faible, entre 5 et 10 mns. Et la réalisation de ce tronçon coûterait 900 millions d'euros. Tout ça pour ça !" Et le député d'imaginer une ligne sans aucun impact positif sur le territoire, territoire où les habitants "ne verront que passer les trains".
Une méthode discutable
Au-delà du simple projet - les signataires disent ne pas s'opposer au principe de la LNPN mais à ce seul tronçon - les élus reprochent une méthode douteuse : "Certains maires concernés ont été conviés aux réunions, d'autres non. Il n'y a jamais eu de continuité. Lors de la réunion publiquée organisée la semaine dernière, notre surprise fut grande de ne pas pouvoir poser de questions. Nous avons été invités à poser des post-it numériques sur une carte sur le site web du projet."
Que proposent-ils ?
Les dizaines de communes - environ 70 - concernées par la réalisation d'un éventuel tronçon privilégient "la modernisation du tronçon actuel". "Nous avons demandé le 28 septembre l'estimation du coût d'une telle modernisation. Nous n'avons reçu aucune réponse." Le maire d'une petite commune a lui une petite idée : "La ligne Caen-Cherbourg, qui fait plus de 100 km, a été rénovée pour 235 millions d'euros." Loin des 900 millions avancés pour la réalisation d'un nouveau tronçon.
La pétition
Les élus entendent faire connaître la pétition via du porte-à-porte, en la mettant à disposition sur le site web des mairies et en créant une page Facebook. Elle sera disponible jusqu'à début 2016, date de la fin de la concertation numérique autour du projet. Elle sera ensuite transmise aux porteurs du projet. En attendant, Christophe Bouillon a fait parvenir un courrier au ministre des Transports Alain Vidalis pour lui faire part de la colère montante des élus contre ce projet.
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