Une levée de boucliers des adversaires de Marine Le Pen et France 2 qui plie dans la nuit de mercredi à jeudi: le contexte de la venue de la présidente du FN et candidate aux régionales, à Des Paroles et des Actes (DPDA) jeudi soir, est tendu.
Les patrons des Républicains et du PS au niveau national, Nicolas Sarkozy et Jean-Christophe Cambadélis, les concurrents de Marine Le Pen en Nord-Pas de Calais-Picardie
Xavier Bertrand (LR) et Pierre de Saintignon (PS): tous se sont insurgés contre sa cinquième invitation (sur 36 émissions) au rendez-vous politique phare du service public, via des lettres adressées au CSA, à France 2 ou aux deux.
Sous l'avalanche de critiques, mercredi, auxquelles est venue s'ajouter la phrase de Manuel Valls à l'Assemblée jugeant "tout à fait légitime" de s'interroger sur des invitations jugées trop fréquentes de Mme le Pen, France 2 a cédé dans la nuit de mercredi à jeudi: la chaîne a annoncé à l'AFP avoir convié MM. Bertrand et de Saintignon "en deuxième partie d'émission pour un débat, à égalité de parole, sur les régionales, pour apaiser la polémique", au cours d'une demi-heure d'émission ajoutée au conducteur initial.
Mais la situation était confuse jeudi matin: Pierre de Saintignon réservait encore sa réponse. Xavier Bertrand, lui, a partiellement accepté: il répondra "en duplex depuis La Chapelle d'Armentières où il tient une réunion publique", a tweeté son directeur de campagne, Gérald Darmanin. Sans que l'on sache si France 2 a accepté cette option. Le camp Bertrand réclame une heure de débat.
Les deux candidats viendront s'ajouter à Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, et Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI, déjà invités pour porter la contradiction à la fille de Jean-Marie Le Pen.
Mais la nouvelle configuration fait déjà des vagues: "Inviter encore Marine Le Pen à DPDA est un problème, réduire le débat #regionales2015 au tripartisme est un scandale antidémocratique #DPDA", a déploré sur Twitter Eric Coquerel, du Parti de gauche.
- Le FN ravi -
Marine Le Pen est certes la personnalité la plus invitée, mais c'est la seule invitée principale venant du FN (Florian Philippot ou Marion Maréchal-Le Pen étant déjà venus mais en tant que contradicteurs): "Il se trouve que ce parti n?a qu?un leader à l?envergure nationale suffisante pour le représenter dans une telle émission, là où le Parti socialiste ou Les Républicains partagent leur temps de parole en plusieurs voix", explique David Pujadas, présentateur vedette de l'émission, dans l'Obs.
Le FN, rappelle-t-il, n'a bénéficié que de "12% du total" de temps de parole de l'émission ces trois dernières années "soit le bas de la fourchette des obligations".
A un mois et demi du premier tour, le 6 décembre, ce front commun de ses adversaires contre lui ne peut quoi qu'il en soit que ravir le Front national, qui dénonce en permanence une supposée collusion entre le PS et Les Républicains sous le nom d'"UMPS" jusqu'à il y a peu, d'"RPS" désormais.
"Nicolas Sarkozy s'allie au trotskiste du PS Jean-Christophe Cambadélis pour museler ma parole : pourquoi ne suis-je même pas étonnée ? " a tweeté Marine Le Pen mercredi soir.
"Tout ce qui révèle l'+RPS+ est à prendre. L'émission elle-même devient le principal sujet de l'émission, ce qui est en soi un fait politique intéressant", remarque Florian Philippot, bras droit de Marine Le Pen, auprès de l'AFP.
Celle-ci est en bonne position pour remporter les régionales dans la grande région du Nord, et sa nièce Marion Maréchal-Le Pen livre un duel acharné avec Christian Estrosi (LR) en Paca.
Marine Le Pen profitera-t-elle de cette polémique qui a attiré l'attention sur l'émission pour faire des annonces ? "Elle n'est pas dans cette optique, elle sera concentrée sur le fond des grands sujets qui intéressent notre pays", se félicite déjà M. Philippot.
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