Le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le Premier ministre israélien Banjamin Netanyahu se rencontrent jeudi à Berlin pour des entretiens sur l'actuelle vague de violence entre Palestiniens et Israéliens.
M. Kerry, qui doit aussi rencontrer d'ici la fin de la semaine le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, "estime qu'il est important, étant donné les violences en cours, d'avoir ces discussions pour rechercher des moyens de mettre fin à ces violences et de rétablir le calme", a déclaré à Washington le porte-parole du département d'Etat, John Kirby.
Le chef de la diplomatie américaine va rencontrer M. Netanyahu à Berlin jeudi et M. Abbas à Amman au cours du week-end, a annoncé M. Kirby.
Le secrétaire d'Etat espère rapprocher les positions des protagonistes de la crise et obtenir des deux parties "un niveau d'entente qui débouche sur plus de sécurité et plus de stabilité", a dit le porte-parole.
A Berlin, le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier doit aussi recevoir jeudi, séparément, M. Kerry et M. Netanyahu.
Dans le même temps, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, achève à Amman la tournée qu'il a entreprise dans la région pour tenter de contenir une crise qui menace, selon lui, de prendre une tournure "catastrophique" et de se transformer en une guerre aux conséquences imprévisibles.
M. Ban doit rencontrer jeudi le roi de Jordanie Abdallah II, interlocuteur primordial du conflit.
Mercredi, après des entretiens en Israël et en Cisjordanie, le secrétaire général de l'ONU a pressé les dirigeants des deux parties d'agir d'urgence contre "la dangereuse escalade" des violences.
"Nous devons agir immédiatement pour empêcher que le statu quo déjà intenable continue à se détériorer", a déclaré M. Ban à Ramallah (Cisjordanie) au côté de M. Abbas.
S'adressant ensuite au Conseil de sécurité par vidéoconférence depuis Amman où il est arrivé mercredi soir, il a déclaré qu'il n'était "pas optimiste" étant donné le fossé grandissant entre les deux camps, selon des diplomates présents.
"Nous avons été frappés par le ton pessimiste qu'il a employé", a souligné devant des journalistes l'ambassadeur britannique aux Nations unies, Matthew Rycroft.
Le Conseil de sécurité des Nations unies doit discuter jeudi des violences israélo-palestiniennes.
- Ban 'consterné' -
Mais le ton tranchant employé en la présence de M. Ban par M. Netanyahu puis par M. Abbas montre l'ampleur du fossé qui sépare Israéliens et Palestiniens et la difficulté de la tâche pour la communauté internationale.
Moscou a proposé une réunion vendredi à Vienne du quartette (Russie, Etats-Unis, Union européenne, ONU) fondé en 2002 pour jouer, sans grand succès jusqu'ici, le rôle de médiateur dans le processus de paix israélo-palestinien.
Sur le terrain, les violences n'ont pas cessé. Mercredi, des soldats israéliens ont blessé légèrement par balles une Palestinienne de 15 ans qui, ignorant les sommations, approchait avec un couteau d'une colonie en Cisjordanie, selon l'armée. Une soldate israélienne était dans un état critique après une attaque au couteau près d'une autre colonie juive. L'agresseur a été tué.
Et dans la soirée, cinq soldats ont été blessés en Cisjordanie après avoir été percutés par la voiture d'un Palestinien, lui-même blessé par des tirs de soldats, selon l'armée. A Jérusalem, un juif a été tué à la sortie d'un autobus par un garde d'une compagnie de sécurité privée qui l'avait pris par erreur pour un "terroriste", selon la police.
Depuis le 1er octobre, les heurts quotidiens entre lanceurs de pierres palestiniens et soldats israéliens, les agressions mutuelles entre Palestiniens et colons et une vague d'attentats anti-israéliens ont fait huit morts israéliens et 48 morts palestiniens (pour plus de la moitié des auteurs d'attaques) ainsi qu'un mort arabe israélien.
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