Une partie de la presse s'inquiète jeudi d'un "pays gagné par l'impuissance publique", après les mutineries au centre pénitentiaire d'Aiton (Savoie) et les violentes émeutes survenues mardi à Moirans (Isère).
"Avec la multiplication d'épisodes révoltants comme celui de Moirans, la France montre aujourd'hui le visage d'un pays gagné par l'impuissance publique" s'emporte Yves Thréard du Figaro. "La mise à sac () de la petite ville de Moirans, dans l'Isère par des gens du voyage furieux d'une décision de justice, donne plutôt l'impression d'un pays à l'abandon."
Rémi Godeau, de L'Opinion, observe que ce "fait divers" survient en pleine "plongée dans la réalité" du futur candidat Hollande pour les présidentielles de 2017. Un retour au réel douloureux qui "dessine ainsi un Président patelin, aveugle aux évidences d'un pays au bord de la crise de nerfs".
A l'opposé, Matthieu Verrier de La Voix du Nord estime que la répression sourde reste inadaptée. "Face à de telles manifestations violentes, le maintien de l'ordre risque à tout moment de jeter une allumette sur une poudrière", écrit-il.
Un argument inaudible pour Raymond Couraud, de l'Alsace. Selon lui, la gestion des émeutes de Moirans prouve que des "vociférations minoritaires trouvent toujours une oreille compatissante".
Et malgré son discours de fermeté, son appel à "l'ordre républicain", l'ex-ministre de l'Intérieur et actuel Premier ministre Manuel Valls semble voué aux gémonies. "Le voici de nouveau confronté, comme Lionel Jospin en 2002, aux soupçons récurrents qui planent sur la gauche, de laxisme, de faiblesse face aux violences et de complaisance envers leurs auteurs", assure Bruno Dive, dans Sud Ouest. Il faut donc "que les actes s'accordent aux mots", ajoute-t-il.
Ce qui revient à traduire rapidement les émeutiers en justice, pour Patrice Chabanet du Journal de la Haute Marne: "Faute de quoi s'épaissira dans notre pays le sentiment que l'impunité sourit à la voyoucratie. Notre modèle républicain et son bras judiciaire ne doivent pas avoir peur de l'ordre". L'éditorialiste y voit une aubaine pour le Front National: "les images de Moirans ne peuvent que faire le miel de l'extrême droite. Mécaniquement".
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