Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a pressé les dirigeants palestiniens et israéliens d'agir d'urgence contre "la dangereuse escalade" des violences qui font craindre une nouvelle intifada, en achevant mercredi une visite en Israël et en Cisjordanie occupée.
S'adressant ensuite au Conseil de sécurité par vidéoconférence depuis Amman où il est arrivé mercredi soir, il a déclaré qu'il n'était "pas optimiste" étant donné le fossé grandissant entre les deux camps, selon des diplomates présents.
"Nous devons agir immédiatement pour empêcher que continue à se détériorer un statu quo déjà intenable", a dit M. Ban à Ramallah (Cisjordanie) au côté du président palestinien Mahmoud Abbas. Il avait rencontré mardi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Sa visite s'inscrit dans un effort international pour peser sur des évènements qui, a dit M. Ban, menacent de prendre une tournure "catastrophique" et de se transformer en guerre aux conséquences imprévisibles.
Mais le ton tranchant employé en sa présence par M. Netanyahu puis par M. Abbas montre l'ampleur du fossé qui sépare Israéliens et Palestiniens et la difficulté de la tâche pour la communauté internationale, a fortiori devant un mouvement conduit côté palestinien par des jeunes échappant à tout contrôle.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry doit rencontrer jeudi M. Netanyahu en Allemagne, puis M. Abbas, peut-être en Jordanie.
Moscou a proposé une réunion vendredi à Vienne du quartette (Russie, Etats-Unis, Union européenne, ONU) fondé en 2002 pour jouer, sans grand succès jusqu'ici, le rôle de médiateur dans le processus de paix israélo-palestinien.
M. Ban doit de son côté rencontrer jeudi à Amman le roi Abdallah II, interlocuteur primordial du conflit.
- Ban 'consterné' -
Sur le terrain les violences n'ont pas cessé. Mercredi, des soldats israéliens ont blessé légèrement par balles une Palestinienne de 15 ans qui, ignorant les sommations, approchait avec un couteau d'une colonie en Cisjordanie, selon l'armée. Une soldate israélienne était dans un état critique après une attaque au couteau près d'une autre colonie juive. L'agresseur a été tué.
Et en soirée, cinq soldats ont été blessés en Cisjordanie après avoir été percutés par la voiture d'un Palestinien lui même blessé par des tirs de soldats, selon l'armée.
Depuis le 1er octobre, les heurts quotidiens entre lanceurs de pierres palestiniens et soldats israéliens, les agressions mutuelles entre Palestiniens et colons et une vague d'attentats anti-israéliens ont fait 48 morts palestiniens (pour plus la moitié des auteurs d'attaques) et un mort arabe israélien, ainsi que huit morts Israéliens.
Un Erythréen, pris par erreur pour un auteur d'attentat, a été tué. Quatre Israéliens soupçonnés d'avoir participé à son "lynchage" ont été arrêtés, selon la police.
Parlant des violences israélo-palestiniennes, M. Ban s'est dit "consterné de voir de jeunes gens prendre les armes pour tuer. La violence n'est pas la voie à suivre".
Mais, M. Abbas n'a formulé publiquement aucune disposition concrète pour apaiser les esprits et s'est répandu en invectives contre M. Netanyahu. Ce dernier l'a de nouveau accusé à son arrivée à Berlin d'"inciter au terrorisme".
La veille, M. Netanyahu avait accusé nommément M. Abbas de proférer des mensonges et de participer à l'escalade en se joignant au groupe jihadiste "Etat islamique (EI) et au Hamas pour affirmer qu'Israël menace la mosquée Al-Aqsa".
- 'Netanyahu se trompe' -
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