Face aux accusations de défaillance de l'Etat formulées par la droite et l'extrême droite, François Hollande et Manuel Valls ont affiché mercredi leur fermeté au lendemain des actes de violence commis par des gens du voyage à Moirans (Isère).
"Les troubles ayant eu lieu hier (mardi) à Moirans en Isère et au centre pénitentiaire d'Aiton en Savoie, sont par leur gravité, leur violence, inexcusables", a condamné le Premier ministre après une matinée de tensions et de confusion dans la commune iséroise.
La veille, une cinquantaine de gens du voyage installés dans un campement à Moirans, une commune de 8.000 habitants, s'étaient livrés à des violences spectaculaires pour obtenir qu'un détenu de 24 ans puisse assister aux obsèques de son frère de 17 ans, tué dans un accident de la route le week-end dernier à bord d'une voiture volée après avoir commis un cambriolage.
Les violences n'ont fait aucun blessé, mais plusieurs véhicules ont été incendiés, tandis que la gare de Moirans ainsi qu'un restaurant ont été mis à sac.
"Ceux qui veulent tordre le bras à la justice, tordre le bras aux forces de l'ordre, tordre le bras à la République s'exposent à une réponse d'une extrême fermeté: ils doivent s'attendre () à être implacablement recherchés et poursuivis en justice", a averti M. Valls lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
Peu après, le Président de la République montait également au créneau, lors d'une conférence de presse conjointe avec le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, estimant que la justice avait agi de façon "particulièrement opportune" en refusant la permission de sortie au jeune détenu.
- "Problème avec l'autorité" -
"Les sanctions seront prononcées par la justice à la hauteur des dommages qui ont été causés", a déclaré M. Hollande, qui s'est permis un commentaire d'une décision de justice en jugeant que la justice avait agi de façon "particulièrement opportune" en refusant la permission de sortie d'un détenu.
Cette fermeté affichée de l'exécutif venait en réponse aux accusations de laxisme lancées par l'opposition tout au long de la matinée.
Scandalisé par l'absence d'interpellation, le numéro deux du Front national, Florian Philippot, a ainsi estimé que le pays avait "furieusement besoin d'autorité républicaine et d'ordre".
Chez Les Républicains, l'ancien Premier ministre François Fillon jugeait que "le gouvernement (avait) un problème avec l'autorité" et appelait à "faire preuve de fermeté", rappelant que de tels "événements ne (s'étaient) pas produits dans le passé".
Dans une déclaration, le parti présidé par Nicolas Sarkozy a "exhorté le gouvernement à agir, à réarmer pénalement et moralement nos forces de l?ordre en première ligne face à cet affaiblissement de l?autorité de l?Etat, à faire respecter avec fermeté l?ordre républicain."
Manuel Valls a rappelé en retour que des postes de policiers et gendarmes avaient été supprimés durant le dernier quinquennat.
A Moirans, deux unités de forces mobiles, soit 70 gendarmes, ont été dépêchées, selon le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Ces moyens devront être "maintenus" voire "confortés si nécessaire", a-t-il expliqué, les obsèques du jeune défunt appartenant à la communauté des gens du voyage s'étant finalement déroulées dans un calme précaire.
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