Le président français François Hollande effectue jeudi et vendredi une visite officielle en Grèce en forme de message de confiance, trois mois après avoir été l'un des plus fermes soutiens du pays pour lui éviter de sortir de la zone euro.
François Hollande vient accompagné d'au moins quatre ministres, dont Michel Sapin (Finances), mais aussi de nombreux chefs d'entreprises.
Le sommet européen des 11 et 12 juillet à Bruxelles avait marqué un pic dans la tension entre Athènes et ses créanciers, grandissante depuis l'arrivée au pouvoir fin janvier du gouvernement de gauche radicale d'Alexis Tsipras.
La semaine précédente, les Grecs avaient dit non à 62% par référendum aux dernières propositions des créanciers. Un non dramatisé par beaucoup en Europe, qui ont été tentés d'y voir un non à l'euro, monnaie à laquelle sont pourtant très attachés les Grecs.
Finalement, après une nuit blanche, la Grèce avait accepté le 13 juillet un troisième plan de sauvetage financier, d'un montant de 86 milliards d'euros, conservant ainsi sa place dans la monnaie unique.
François Hollande n'a pas été le seul à peser en faveur de ce dénouement voulu aussi par la chancelière allemande Angela Merkel et le président du Conseil européen Donald Tusk, mais il a été perçu comme particulièrement volontaire. Dans les rues d'Athènes le 13, de nombreux Grecs émus remerciaient les Français qu'ils croisaient.
Depuis, Alexis Tsipras, de nouveau porté au pouvoir le 20 septembre par une seconde élection législative qui lui a permis de se séparer de son aile gauche hostile au plan, applique le programme quasi à la lettre. Il bénéficie de l'aide technique discrète du service de soutien aux réformes structurelles (SSRS), groupe d'experts européens à forte composante française.
Soulignant que MM Tsipras et Hollande ont "bâti une relation proche et directe ces derniers mois, qui a contribué à la finalisation de l'accord" de juillet, l'entourage du président français a indiqué à l'AFP que celui-ci venait avec "un message de confiance et d'optimisme dans l'avenir de la Grèce".
- "Visite symbolique et de fond" -
La visite, a de son côté indiqué à l'AFP la porte-parole de M. Tsipras Olga Gerovassili, "confirme la relation particulière qui lie les deux pays".
Elle a "une signification forte au niveau symbolique, mais aussi sur le fond", a souligné Mme Gerovassili. "Au centre des discussions, il y aura la gestion de la dette grecque et la promotion des initiatives d'investissements qui vont contribuer à l'accélération de la reprise de l'économie et à la croissance".
La coopération culturelle et dans le domaine de l'éducation sera aussi à l'agenda, avec dans la délégation française les ministres de l'Éducation et de la Culture Najat Vallaud Belkacem et Fleur Pellerin.
Le président Hollande s'est clairement déclaré favorable à l'ouverture d'un débat sur la dette grecque, comme le demande Athènes à ses partenaires, invoquant l'insoutenabilité du fardeau, à près de 200% du PIB.
Quant aux investissements étrangers, ils sont désormais ouvertement souhaités par M. Tsipras, qui a accepté dans le plan la création d'un fonds de privatisation de 50 milliards d'euros, de quoi attiser les convoitises étrangères.
Alors que l'Allemand Fraport s'apprête à prendre le contrôle de 14 aéroports régionaux, la France lorgnerait sur le chemin de fer ou l'énergie.
Les banques françaises, et d'autres sociétés emblématiques comme Carrefour ou la FNAC, s'étaient brutalement désengagées de la Grèce au pic de la crise, mais de grandes entreprises comme Vinci, Alstom ou Thales, les laboratoires Pierre Fabre, et même les rasoirs Bic, y sont encore présentes. Fin 2013, la France était le quatrième investisseur étranger dans le pays, après l'Allemagne, ainsi que le Luxembourg et les Pays Bas, présents pour leurs activités financières.
L'ancien ministre Jean-Louis Borloo, qui fait partie de la délégation, a vanté cette semaine les opportunités d'investissements en Grèce, prédisant un "boom" en la matière.
M. Hollande rencontrera le président de la République Prokopis Pavlopoulos jeudi et M. Tsipras vendredi, et prononcera, fait exceptionnel pour un chef d'Etat étranger, un discours au Parlement grec.
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