Les obsèques du jeune de 17 ans issu de la communauté des gens du voyage, tué ce week-end dans un accident de voiture, ont débuté mercredi après-midi à l'église de Moirans (Isère), en l'absence du frère incarcéré de la victime.
Un convoi de trois véhicules funéraires, suivi d'une trentaine de voitures, avait quitté peu avant le camp des gens du voyage où résidait la victime, a constaté un journaliste de l'AFP.
La cérémonie avait été précédée par un rassemblement de proches, souvent habillés de noir et porteurs de fleurs, au sein du camp.
L'inhumation du jeune homme, tué le week-end dernier dans un accident de la circulation à bord d'une voiture volée, avait été mise en doute par des propos de sa mère, qui exigeait qu'un autre de ses fils, actuellement incarcéré, puisse assister à la cérémonie.
Cette autorisation a été refusée en matinée par le juge d'application des peines, faisant remonter la tension dans cette petite ville de l'Isère, encore traumatisée par les émeutes de la veille.
Les gens du voyage, sédentarisés depuis longtemps dans la commune, s'étaient soulevés mardi après-midi, avec de nombreux dégâts à la clef, après le rejet d'une première demande de sortie temporaire de prison.
Les obsèques d'un jeune appartenant à la communauté des gens du voyage se sont finalement déroulées dans un calme précaire mercredi à Moirans, au lendemain de violences provoquées par le refus de la justice de libérer son frère, dont le Premier ministre Manuel Valls a promis que les auteurs seraient "implacablement poursuivis".
Après une matinée de confusion et de tensions, le convoi funéraire est arrivé devant l'église vers 15h30, a constaté une équipe de l'AFP.
Des dizaines de gerbes remplissaient trois véhicules des pompes funèbres. Entre 100 et 200 personnes, en majorité extérieures au camp, avaient fait le déplacement.
Des policiers en civil étaient présents mais aucun en uniforme, tranchant avec l'important dispositif de gendarmerie toujours présent aux abords du camp de gens du voyage où résidait la victime.
Peu après 16h15, la cérémonie prenait fin.
Plus de deux cents gendarmes étaient toujours mobilisés mercredi en fin d'après midi dans cette ville située à une vingtaine de kilomètres de Grenoble. "Le calme est revenu mais on reste en alerte maximum pour suivre la situation", a souligné le préfet de l'Isère, Jean-Paul Bonnetain.
Les journalistes et surtout les caméras et photographes avaient été maintenus à 300 mètres de distance. "On ne veut pas voir une caméra pendant les funérailles, c'est fini", a lancé un homme, véhément.
A Paris, où les condamnations se sont succédé, le Premier ministre Manuel Valls a promis devant les députés que les auteurs des violences commises la veille dans cette commune de 8.000 habitants seraient "implacablement recherchés et poursuivis en justice".
"Ceux qui veulent tordre le bras à la Justice, tordre le bras aux forces de l'ordre, tordre le bras à la République s'exposent à une réponse d'une extrême fermeté", a-t-il insisté.
Le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, doit d'ailleurs tenir une conférence de presse à 17H30 à la brigade de gendarmerie de Moirans "pour faire un point sur l'enquête en cours et les perspectives de celles-ci", a-t-il annoncé à l'AFP.
Aucune interpellation n'a eu lieu la nuit dernière. En revanche, des consignes avaient été données pour prendre des photos, des vidéos et pour recueillir des témoignages afin de permettre des identifications.
Mardi, plusieurs dizaines de gens du voyage ont brûlé des palettes et des carcasses de voitures sur la RD 1085 et sur la voie ferrée, bloquant le trafic SNCF entre Lyon et Grenoble. Une casse a été pillée par les émeutiers, qui ont également saccagé la gare de Moirans à coups de barre de fer. Non loin de là, à Voreppe, une dizaine de voitures ont également été incendiées mardi.
Mais aucun blessé n'est à déplorer.
Tout est parti de la mort de trois jeunes à bord d'une voiture volée alors qu'ils venaient de faire un cambriolage en Isère dans la nuit de vendredi à samedi. L'un d'eux est le fils d'Adèle Vinterstein, une habitante du camp de gens du voyage installé depuis des années à Moirans.
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