Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon doit rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas mercredi en Cisjordanie, au lendemain de ses entretiens avec les dirigeants israéliens qu'il a mis en garde contre un usage excessif de la force, alors que les violences ne connaissent aucun répit.
Au deuxième jour de sa visite-surprise au Proche-Orient pour tenter d'apaiser les tensions israélo-palestiniennes, M. Ban rendra également compte au conseil de sécurité des Nations unies, par vidéoconférence, de l'avancée de ses discussions avec les deux parties. C'est à la demande du secrétaire général qu'une réunion a été convoquée "d'urgence", à partir de 15H00 locales (19H00 GMT), ont indiqué des diplomates mardi à New York.
L'armée et la police israéliennes ont fait état mardi de trois nouveaux attentats contre des Israéliens en Cisjordanie occupée: deux à l'arme blanche dans la région de Hébron, en Cisjordanie occupée, l'autre à la voiture bélier et au couteau au sud de Jérusalem.
Quatre Israéliens ont été blessés et quatre assaillants palestiniens ont été abattus. Dans la bande de Gaza, un Palestinien a été tué par des tirs israéliens dans des heurts le long de la barrière frontalière qui enferme le territoire, selon les secours palestiniens.
Et un Israélien est mort dans des circonstances peu claires à la suite de jets de pierres sur sa voiture près d'Hébron.
Les affrontements désormais quotidiens ont à nouveau mis aux prises Palestiniens et soldats israéliens près de Ramallah et d'Hébron ainsi qu'à Bethléem.
Les heurts, les agressions mutuelles entre Palestiniens et colons israéliens et une vague d'attentats anti-israéliens ont fait plus de 45 morts palestiniens (dont plus de 20 auteurs d'attaques) ainsi qu'un mort arabe israélien d'une part, et huit morts Israéliens de l'autre depuis le 1er octobre. Un Erythréen, pris par erreur pour un auteur d'attentat, a été tué.
"Israéliens et Palestiniens sont au bord d'une nouvelle catastrophe", a prévenu mardi M. Ban dans une conférence de presse conjointe avec M. Netanyahu, qu'il a rencontré en soirée.
L'usage excessif de la force "peut susciter des frustrations et inquiétudes qui augmenteraient les violences", a-t-il dit encore.
"Le seul moyen de mettre fin à ce conflit est au travers de négociations qui produiront des résultats concrets", a-t-il ajouté.
Il a également exprimé ses craintes face aux "déclarations des groupes palestiniens comme le Hamas et le Jihad islamique qui saluent ces attaques haineuses", en référence aux multiples attaques contre les juifs et Israéliens.
- 'Trop, c'est trop' -
M. Netanyahu a de son côté affirmé que c'était "le droit d?Israël de défendre ses citoyens". "Nous n'utilisons pas de force excessive", s'est-il défendu.
"Dans cette période difficile, il faut dire: trop, c'est trop", avait déclaré M. Ban avant sa visite impromptue, dans un message adressé à la jeunesse palestinienne et à la population israélienne.
La visite de M. Ban relève d'un effort diplomatique récent face aux violences qui secouent Jérusalem, Israël et les Territoires palestiniens et font craindre une nouvelle intifada.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui doit lui aussi rencontrer M. Netanyahu cette semaine puis M. Abbas, a indiqué mardi qu'il allait attirer l'attention des dirigeants israéliens et palestiniens sur les "fondamentaux" de l'administration de l'esplanade des Mosquées, véritable poudrière au coeur de Jérusalem, pour essayer de restaurer le calme dans la ville.
Les Palestiniens accusent notamment les Israéliens de vouloir opérer une partition de l'esplanade des Mosquées, un site très sensible également révéré par les juifs.
Par ailleurs, un groupe de pays arabes a soumis à l'Unesco un texte présentant le Mur des Lamentations à Jérusalem, révéré par les juifs, comme une "partie intégrante" de l'esplanade des Mosquées, suscitant la colère d'Israël.
La communauté internationale cherche à grand-peine les moyens de contenir la nouvelle explosion des tensions.
Côté palestinien c'est une jeunesse exaspérée par l'occupation et la colonisation, désabusée par ses propres dirigeants, encouragée par les réseaux sociaux et aiguillonnée par les imprécations religieuses qui est en première ligne.
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