Drapeaux en berne et bouquets de fleurs: la ville de Joeuf (Meurthe-et-Moselle) était en deuil mardi, au lendemain de la mort de Lucas, 7 ans, poignardé jeudi par un homme souffrant de troubles psychiatriques.
Les parents et le beau-père du petit garçon se sont adressé à des journalistes à 15 heures et ont souhaité que "justice soit faite". "Respectez nos silences", ont-il également déclaré, demandant à la presse de laisser les proches faire leur deuil en paix.
L'agresseur présumé, un homme né en 1985, s'était immédiatement rendu au commissariat de Briey, à quelques kilomètres de Joeuf après les faits. Il est mis en examen à Nancy.
Selon une première expertise, effectuée lors de sa garde à vue, il souffre de troubles psychiatriques qui ont altéré son jugement, mais ne l'ont pas aboli. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
L'avocat de la famille, Me Xavier Iochum, s'est félicité qu'une première expertise "contemporaine des faits" ait eu lieu et a assuré qu'il y en aurait autant que nécessaire au cours de la procédure judiciaire.
Le suspect avait "un antécédent judiciaire non marquant" - il avait été condamné en 2013 dans le sud de la France pour des faits de violence - et n'avait "aucun comportement particulier" à Joeuf, a ajouté Me Iochum.
Jeudi, vers 16H00, il a "attrapé" Lucas, selon un témoin direct de la scène, un voisin de 90 ans, et l'a poignardé "avec un couteau de boucher".
Il a frappé à neuf reprises, selon les parents, au thorax et à l'abdomen. Des sources judiciaires avaient dans un premier temps fait état de 7 coups de couteau.
"Le petit, il criait, criait tant qu'il pouvait!", selon le vieil homme, qui réside dans la même rue que Lucas, à Joeuf, commune de 6.700 habitants à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Metz.
L'homme "à genoux, donnait des coups de couteau () s'acharnait avec le couteau", a encore dit le témoin, qui sortait de chez lui lorsque les faits se sont produits.
Lucas a été héliporté à l'hôpital de Nancy, où il avait été opéré dans la nuit de jeudi à vendredi. Il était depuis plongé dans le coma, dans un état grave.
Il "est mort (lundi) à 18H40 au CHU de Brabois", avait annoncé dans la soirée le procureur de la République de Nancy, Thomas Pison, ajoutant qu'un juge d'instruction avait été saisi.
Une autopsie devait être pratiquée mardi.
- 'Retenue et sobriété' -
Dans la ville, "la douleur est incommensurable", a déclaré le maire André Corzani, qui s'est recueilli en fin de matinée sur les lieux de l'agression et a installé un livre de condoléances à l'hôtel de ville.
Dans la petite ruelle où Lucas jouait souvent avec ses copains de l'immeuble voisin, des dizaines de fleurs ont été déposées et des bougies étaient allumées. Les habitants viennent, depuis l'annonce de la mort du petit garçon apporter qui une rose, qui un caillou, qui une peluche.
Florian, dont les nièces étaient dans la même école que Lucas, est venu "montrer (son) soutien", a-t-il expliqué en déposant une rose blanche, ajoutant que la tante du petit garçon avait aussi demandé que le deuil de la famille soit respecté, dans un message posté sur Facebook.
Pour M. Corzani, "c'est cela qu'il faut respecter en permanence, l'idée d'être ensemble", aux côtés de la famille, "avec attention, avec retenue et sobriété".
Très touchée par l'immense marche de soutien organisée dimanche à Joeuf, à laquelle quelque 2.000 personnes ont participé, la famille n'a cependant pas souhaité que "les initiatives se multiplient", a indiqué le maire.
Seul "un rassemblement silencieux" sera organisé sur la place de l?hôtel de ville à 18H00 le jour des obsèques du petit garçon, qui n'a pas encore été déterminé.
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