Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon est attendu mardi en Israël et dans les Territoires palestiniens pour dire à leurs dirigeants que "trop, c'est trop" et qu'ils doivent oeuvrer à enrayer l'escalade des violences.
Avant l'arrivée de M. Ban, Israël détruisait en Cisjordanie occupée la maison d'un Palestinien qui avait tué une Israélienne fin 2014, alors même que le secrétaire général de l'ONU venait de réprouver cette pratique dans un message au ton vigoureux adressé aux Israéliens et Palestiniens.
M. Ban s'alarme d'une "dangereuse escalade". "Dans cette période difficile, il faut dire: trop, c'est trop. Cessons de prendre de grands airs et ramenons la mesure", déclare-t-il dans ce message enregistré pour la télévision onusienne et très critique aussi bien à l'encontre des dirigeants israéliens que palestiniens.
Le message et la visite de deux jours de M. Ban annoncée à l'AFP par un responsable de l'ONU, relèvent d'un effort diplomatique récent face aux violences qui secouent Jérusalem, Israël et les Territoires palestiniens depuis le 1er octobre et font craindre une nouvelle intifada.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry doit rencontrer le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu cette semaine en Allemagne, puis le président palestinien Mahmoud Abbas, peut-être en Jordanie.
Les affrontements quotidiens entre lanceurs de pierres palestiniens et soldats israéliens, les agressions mutuelles entre Palestiniens et colons et une vague d'attentats anti-israéliens et anti-juifs ont fait 41 morts palestiniens et un mort arabe israélien d'une part, et huit morts Israéliens de l'autre. Un Erythréen, pris par erreur pour un auteur d'attentat, a été tué.
- "Les armes du désespoir" -
La confrontation est livrée essentiellement par une jeunesse palestinienne exaspérée par l'occupation et la colonisation, désabusée par ses propres dirigeants, encouragée par les réseaux sociaux et aiguillonnée par les imprécations religieuses.
M. Ban interpelle cette jeunesse pour dire qu'il la comprend et pour admettre les manquements de la communauté internationale et son "incapacité à mettre fin à l'occupation".
"Je ne vous demande pas d'être passifs, mais vous devez déposer les armes du désespoir", dit-il dans son message. Il comprend aussi la colère des Israéliens, "quand des enfants ont peur d'aller à l'école, quand quiconque qui marche dans la rue est une victime potentielle".
"Mais les guerres, les checkpoints, la dureté de la réaction des forces de sécurité et les destructions de maisons ne vous assureront pas la paix et la sécurité", a-t-il dit en réaffirmant la nécessité d'un retour à des négociations pour une solution "à deux Etats" israélien et palestinien.
M. Ban presse les dirigeants des deux bords de s'opposer à la violence et aux incitations à la haine et à veiller à ce que les règles régissant l'ultra-sensible esplanade des Mosquées à Jérusalem soient préservées.
La question de l'esplanade passe pour un facteur primordial des tensions. Les Palestiniens accusent Israël de vouloir en modifier les règles et autoriser les juifs à y prier. L'esplanade, troisième lieu saint de l'islam, est vénérée aussi par les juifs comme la localisation de leur ancien temple. M. Netanyahu s'est toujours défendu de vouloir changer les règles.
- Nouvelle démolition de maison -
Mais Israël, où les nerfs de la population sont mis à rude épreuve par les attentats, a pris une série de mesures vigoureuses pour endiguer les violences et punir leurs auteurs: déploiement massif de renforts, filtrage des accès aux quartiers palestiniens de Jérusalem-Est (partie occupée et annexée), construction d'un mur de sécurité provisoire dans un secteur tendu de la ville, non-restitution des corps des auteurs d'attentats.
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