Le président Barack Obama et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon ont appelé lundi à la mobilisation contre le réchauffement au moment où les négociations sur le climat redémarraient difficilement lundi à Bonn sur fond de grogne des pays en développement.
"Nous n'avons aucun plan B parce que nous n'avons aucune planète B", a dit Ban Ki-moon, depuis Bratislava, appelant les pays à voir au-delà de leurs intérêts nationaux en négociant l'accord.
Le président américain Barack Obama a pour sa part appelé les entreprises à s'engager contre le dérèglement du climat, en accueillant à la Maison Blanche les patrons de 81 sociétés.
De l'autre côté de l'Atlantique, le président français François Hollande, dont le pays accueillera dans six semaines la conférence censée accoucher d'un accord universel pour freiner le réchauffement, a mis en garde contre un accord à l'ambition limitée.
"Il y aura un accord à Paris. Toute la question est de savoir à quel niveau se fera l'accord et si nous pourrons régulièrement le réviser", a-t-il dit. Son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, était attendu mardi à Bonn.
Dans l'ancienne capitale allemande, la dernière semaine de négociation avant Paris s'est ouverte par une critique sévère des pays en développement. Ils ont dénoncé les insuffisances du nouveau texte devant servir de base aux discussions tout en réaffirmant leur confiance dans le processus.
"Le texte est extrêmement déséquilibré", a déclaré à la session d'ouverture la déléguée sud-africaine Nozipho Mxakato-Diseko, au nom du groupe G77 et de la Chine (134 pays émergents et en développement).
Dans une réunion à huis clos, Mme Mxakato-Diseko est allée jusqu'à parler d'"apartheid" si leurs propositions n'étaient pas prises en compte, a-t-elle dit à l'AFP.
Le nouveau document "ignore complètement les propositions du groupe G77 sur les financements", a expliqué à l'AFP Gurdial Singh Nijar, porte-parole d'un des sous-groupes du G77.
La déléguée sud-africaine a toutefois salué l'écoute des coprésidents, l'Algérien Ahmed Djoghlaf et l'Américain Daniel Reifsnyder, auteurs du document, qui ont proposé aux pays de faire des ajouts avant que les négociations ne débutent réellement.
Le groupe s'engage à limiter ses "ajouts aux propositions les plus essentielles", a assuré Mme Mxakato-Diseko.
Face à la lenteur des discussions, les deux coprésidents avaient été mandatés début septembre pour proposer un texte plus clair et plus succinct, ainsi réduit de 80 à 20 pages.
- "Manque d'ambition" -
Laurence Tubiana, la négociatrice française, a reconnu lundi en séance plénière que le texte manquait "d'ambition sur tous les points". Elle s'est cependant voulue rassurante: "Nous sommes ici pour corriger ses faiblesses".
Les négociations climatiques s'enlisant régulièrement dans des débats de procédure, l'ambassadrice française a rappelé que désormais "le temps presse".
Amjad Abdulla, porte-parole des Etats insulaires, a déclaré à l'AFP être "très confiant" sur la possibilité d'avoir au bout du compte un texte dont la longueur reste "gérable".
Le futur accord de Paris doit marquer un tournant dans la lutte pour contenir les émissions de gaz à effet de serre, pour l'essentiel liés à la combustion d'énergies fossiles. Il doit aussi prendre en compte les besoins d'adaptation aux impacts du réchauffement.
A ce stade, 150 Etats ont remis à l'ONU leur "contribution" pour réduire leurs émissions à horizon 2025-2030, en vue de la conférence de Paris, prévue du 30 novembre au 11 décembre.
Mais l'ensemble de ces promesses met encore la Terre sur une trajectoire de +2,7°C voire 3°, loin de l'objectif de 2° au-delà duquel les scientifiques prévoient des effets destructeurs.
Pour signer un accord, beaucoup de pays en développement exigent un soutien financier et technologique pour réduire leurs émissions et faire face aux impacts qu'ils subissent déjà.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.