Justin Trudeau pourrait mettre fin lundi à une décennie de pouvoir conservateur au Canada et devenir Premier ministre, 30 ans après son père, si son parti libéral emporte les législatives comme les derniers sondages le laissent entrevoir.
Son plus jeune fils dans les bras, accompagné de son épouse Sophie et de ses deux autres enfants, Justin Trudeau a voté lundi dans sa circonscription montréalaise.
"Ca va être compté ce soir", a-t-il expliqué à son fils en glissant son bulletin dans l'urne, les traits fatigués par un dernier week-end de campagne qui l'a vu passer d'Halifax en Nouvelle-Ecosse (Est) à Vancouver sur la côte pacifique de la Colombie-Britannique.
Décalage horaire oblige, le Premier ministre sortant, le conservateur Stephen Harper, accompagné de son épouse Laureen, a voté ensuite dans un bureau de Calgary, la circonscription dont il est l'élu depuis 2002.
Gilles Duceppe, chef du Bloc québécois (indépendantiste) a voté à Montréal. Thomas Mulcair, chef du Nouveau parti démocratique (NPD, gauche), passé en deux mois dans les sondages de favori à une possible relégation comme la troisième force politique, avait déposé son bulletin dans l'urne comme 3,6 millions de Canadiens à l'occasion de quatre jours de vote par anticipation il y a une semaine.
Ce vote par anticipation a connu un vif succès, en hausse de 71% par rapport à celui du scrutin de 2011, laissant attendre une bonne mobilisation de l'électorat. Aux dernières législatives, le taux de participation avait été de 61,1% des inscrits.
Les chefs de partis ont ensuite pris le temps d'encourager leurs bénévoles, toujours actifs lundi dans les permanences électorales, avant d'aller se reposer dans l'attente des premières tendances attendues vers 21h30 (01H30 GMT mardi), heure où la grosse majorité des 65.000 bureaux de vote devaient fermer leurs portes. Côté Pacifique, les bureaux devaient fermer une demi-heure plus tard.
- Créer la surprise -
Dans quelques grandes villes, les files d'attente étaient parfois importantes devant les urnes, comme à Montréal où les électeurs patientaient ici ou là dans la froideur automnale.
Tout au long des 78 jours de la plus longue campagne électorale de l'histoire, les intentions de vote se sont inversées entre les libéraux et les sociaux-démocrates tandis que les conservateurs ont pratiquement gardé le seuil des 30%.
Dans un dernier sondage publié dimanche soir, l'institut Nanos a confirmé la tendance de la dernière semaine avec des libéraux crédités de 38,2% des intentions de vote sur la moyenne des sondés de vendredi à dimanche. Les conservateurs et le NPD sont crédités respectivement de 30,1% et 21,2%. Le Bloc québécois (indépendantiste) avec 4,9% des intentions de vote et les Verts à 4,7% pourraient sauver quelques sièges.
A 43 ans, Justin Trudeau, fils de l'ancien Premier ministre Pierre Elliott Trudeau (1968-79, et 1980-84), pourrait créer la surprise en défaisant Stephen Harper, sur un programme électoral tourné principalement sur la classe moyenne avec la promesse d'imposer les plus riches pour réduire la fiscalité de la grande masse des Canadiens.
Le Premier ministre a assis sa campagne électorale en jouant la carte de la stabilité budgétaire assortie de baisses d'impôts. Mais une économie en récession sur la première moitié de l'année en raison de la chute des prix du pétrole depuis un an, pourrait coûter quelques sièges aux conservateurs notamment en Ontario, province qui envoie le plus gros contingent à la Chambre avec 121 députés.
Après la publication des résultats, outre Stephen Harper à Calgary et Elizabeth May, patronne des Verts et seule élue du parti en 2011, près de Victoria (Colombie-Britannique), les trois autres leaders, Justin Trudeau, Thomas Mulcair et Gilles Duceppe, devaient s'adresser à leurs partisans à Montréal.
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