François Hollande a mis en garde lundi la CGT, absente de la quatrième conférence sociale du quinquennat, du risque de disparition du "modèle social français", dans un climat dégradé et au moment où la droite en fait une "vieille lune".
"Le statu quo n?est plus possible. L?alternative, c?est la réforme ou la rupture. La rénovation du modèle social ou sa disparition", a averti le chef de l'Etat après avoir rencontré quatre syndicats (CFDT, FO, CFTC et CFE-CGC) et le patronat (Medef, CGPME, UPA), au Palais d'Iéna à Paris.
Cette conférence, selon lui, met "les présents, comme les absents" devant leurs responsabilités : "voulons-nous une démocratie organisée et apaisée" ou "nous en remettre à la confrontation?", a demandé le président de la République.
Dans un plaidoyer pour le dialogue social, il a rappelé que "certains", à droite, remettent en cause la légitimité des corps intermédiaires, et considèrent le paritarisme comme "une vieille lune de l'après-guerre".
A l'adresse de la CGT, qu'il n'a pas nommément citée, le chef de l'Etat a lancé: "il est commode de ne jamais s'engager à signer le moindre accord en espérant que d'autres le feront à leur place".
La première centrale syndicale, qui boycotte l'événement, n'a signé aucune des grandes réformes de son mandat, même si dans les entreprises, elle signe à 85%.
La CGT ne voit dans cette conférence qu'une "grand-messe d'experts patronaux", selon son leader, Philippe Martinez.
Le chef de l'Etat a salué en revanche les signataires de l'accord sur les retraites complémentaires (CFDT, CFTC, CFE-CGC) qui ont fait "preuve de responsabilité".
Alors que le climat social s'est tendu après les incidents à Air France, M. Hollande a tenu à rassurer: "je n?accepterai pas, parce que des violences inexcusables ont été commises à Air France, que l?on puisse s?en prendre au syndicalisme".
Il s'est donné pour mission de "rassembler" et de réformer "jusqu'à la dernière minute" de son mandat.
- "Vision caricaturale" -
Très critique, le leader de FO Jean-Claude Mailly a reproché au chef de l'Etat sa vision "caricaturale" du dialogue social. Le syndicalisme "supporte mal l'autoritarisme social", a-t-il dit.
Pour son homologue de la FSU Bernadette Groison, le "dialogue social est à bout de souffle".
Dans le camp réformiste, Laurent Berger (CFDT), a défendu bec et ongles ce dialogue social mais s'est dit "très préoccupé" par le "climat ambiant" où "l'outrance est la condition pour se faire entendre".
Côté patronal, le président du Medef, Pierre Gattaz, a salué le Pacte de responsabilité et proposé à M. Hollande d'y ajouter un "agenda" partagé "pour la croissance et l'emploi".
Son homologue de la CGPME, François Asselin, a appelé à de "vraies réformes structurelles".
Le chef de l'Etat a abordé le sujet épineux de la réforme du code du travail - qui n'est pas au menu des travaux - en assurant que la durée légale du travail, le Smic et le contrat de travail seront préservés dans le projet de loi prévu début 2016.
La conférence sociale doit tracer une feuille de route des futures réformes, qui sera annoncée par Manuel Valls à la clôture des travaux.
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