La poussée de la droite aux élections législatives suisses se confirmait dimanche, la question de l'immigration ayant constitué la première préoccupation des électeurs.
Le mouvement touche la plupart des 26 cantons, confirmant ce qu'annonçaient les sondages. Dans ce scrutin proportionnel pour les 200 élus de la chambre basse, les deux formations de la droite gagnent des voix et dans certains cas des sièges : l'UDC populiste anti-européen et anti-immigration et le PLR, des libéraux qui défendent les relations avec l'Union Européenne et une solidarité contrôlée devant la crise des migrants.
Déjà premier parti du pays, l'Union démocratique du centre (UDC) pourrait battre son score record de 2007 (28,9%), prévoient des commentateurs. Il devance largement le parti socialiste (second parti) et la droite libérale.
Pour le Jura Bernois, "dans certaines communes nous progressons de 4, 8 ou 10 points" s'est félicité Manfred Bühler, de l'Union démocratique du centre. A Fribourg, l'UDC pourrait ravir un siège au Parti socialiste.
Dans les Grisons, la fille du leader charismatique et historique de l'UDC, Christoph Blocher, Magdalena Martullo Blocher est élue, ravissant un siège au parti Vert Libéral, alors qu'on lui reprochait de ne pas vivre dans cette circonscription.
A Lucerne les projections indiquent que l'UDC deviendrait la première force politique, détronant les modérés du PDC (démocrate-chrétien).
A Genève le PLR gagnerait un siège perdu par les Verts. Au Tessin, prés de la frontière italienne, le PLR, la Lega (proche de la Ligue du nord italienne) et l'UDC dépasseraient les 57% loin devant le PS (15,6%), selon les projections.
- "Immigration contrôlée" -
Les questions de l'asile et de l'immigration constituent la "première priorité" à traiter pour 48% des sondés par l'institut gfs.bern, loin devant les relations avec l'Union européenne, priorité pour seulement 9% des sondés.
"On est quand même des nantis. Je crois q?il faut un peu de partage", a déclaré à l'AFP dans un bureau de vote à Fribourg Colette Morel, une retraitée.
Alors que la Suisse a pour le moment été épargnée par la vague de migrants qui arrivent en Europe, cette question mobilise les électeurs.
"Nous voulons une immigration contrôlée ()Pas question de surcharger les finances publiques et le budget social en ouvrant toutes grandes les frontières, quand tant de jeunes ici restent sur le carreau", avait résumé Roger Golay, élu sortant candidat à Genève où il préside le MCG, le Mouvement des citoyens genevois, une petite formation de la droite populiste qui entretient des relations avec le Front national, le parti de l?extrême droite française.
Les petits partis du centre, les verts-libéraux et les verts, payent ce virage à droite, les écologistes perdant au moins une dizaine de sièges.
Pour sa campagne, l'UDC, qui s'est choisi comme slogan "rester libres", n'a pas hésité à recourir aux photos montages, des photos de femmes en burka avec pour légende "Islam bientôt chez nous?".
L'affiche la plus radicale revient aussi aux jeunes UDC du Canton de Vaud avec une caricature de jihadiste portant un brassard UE, sur fond le drapeau de l'Union européenne, qui s'apprête à décapiter une jeune blonde baillonée vêtue d'un drapeau suisse. "Gardez la tête sur les épaules", clame l'affiche "votez pour la liste UDC".
La spécificité de la démocratie suisse reste cependant le multipartisme qui permet à sept partis d'être représentés parmi les 200 élus du Conseil National.
Ce système suscite une large adhésion. "La Suisse va très bien en fait, il y a toujours des choses à améliorer, je trouve que l'éducation, la sécurité que nous avons sont importantes. Oui on peut toujours améliorer mais on se sent bien en Suisse", a résumé pour l'AFP Marguerite Guisolan, une retraitée à Fribourg.
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