Air France va supprimer près d'un millier d'emplois, principalement par des départs volontaires, en 2016, la première partie du plan de restructuration de la compagnie étant déjà lancée, a indiqué dimanche le PDG d'Air France-KLM, Alexandre de Juniac.
"2016 est lancé", et seule la seconde partie, pour 2017, du "plan B" annoncé par la direction le 5 octobre est encore négociable, a expliqué le patron du groupe au Grand Jury Le Figaro-LCI-RTL.
"Si les négociations (avec le personnel) sont réussies d'ici le début de l'année prochaine, nous pouvons éviter de mettre en oeuvre le plan B 2017", a-t-il expliqué.
Faute d'accord sur un premier plan avec les pilotes, la compagnie avait présenté au comité central d'entreprise (CCE) un autre plan sur 2016 et 2017, menaçant 2.900 emplois.
"2017 concentre l'essentiel des mesures du plan B", a souligné M. de Juniac, notant que les suppressions d'emplois seraient "très limitées" l'année prochaine, concernant "moins d'un tiers du total".
Interrogé sur un chiffre plus précis, il est resté très évasif, répondant "moins que ça" quand on lui demandait s'il y aurait "presque 1.000" suppressions d'emplois.
Le chiffre sera discuté au prochain comité central d'entreprise, jeudi, "et il y aura des mesures de départs volontaires", a-t-il noté.
"Les événements du 5 octobre ont bouleversé beaucoup de gens () et ont mis l'accent sur la nécessité de négocier. Tout le monde a envie de négocier et d'aboutir", a relevé le patron d'Air France-KLM.
Plusieurs centaines de salariés avaient fait irruption le 5 octobre dans la salle du comité central d'entreprise (CCE) de la compagnie à Roissy, consacré à ce plan de restructuration. Le directeur des ressources humaines Xavier Broseta s'était retrouvé torse nu, chemise déchirée et escaladant un grillage pour échapper aux manifestants, tout comme son collègue Pierre Plissonnier, DRH du long-courrier.
"Ca n'est pas le vrai visage d'Air France", a affirmé M. de Juniac. "Ces actes sont le fait d'une petite minorité."
"C'est destructeur, ce qu'on a vu. Cela a porté atteinte terriblement non seulement à l'image d'Air France mais à l'image de la France. Que le monde entier assimile Air France à ces images, c'est quelque chose d'inimaginable", a-t-il regretté.
"Il y a 18 procédures disciplinaires engagées", a-t-il relevé à propos de ces incidents, notant que la parole était maintenant au conseil de discipline. Des licenciements sont selon lui "une des sanctions possibles, mais () pas la seule".
Quant aux conséquences commerciales de ces violences dont les images ont fait le tour du monde, "il y a eu de très légères baisses de réservations sur notre réseau moyen-courrier, mais qui sont maintenant atténuées, qui étaient dues plutôt à de potentiels risques de grève () mais qui ne sont pas dues aux images qu'on a vues", a constaté Alexandre de Juniac.
Le patron d'Air France-KLM a parallèlement demandé "des armes pour nous battre" aux autorités françaises, néerlandaises et européenne, face notamment à la concurrence des compagnies du Golfe, en particulier des allègements de charges.
"Si on pouvait faire 200 millions d'euros d'économies sur les cotisations sociales (en France), ce serait bien", a-t-il relevé.
"On demande à nos gouvernements d'être prudents dans l'attribution des droits de trafic aux compagnies dont on pense qu'elles ne respectent pas les mêmes règles de concurrence que nous", a en outre indiqué M. de Juniac, alors que Qatar Airways a récemment obtenu des créneaux en province.
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