Les parents de la sainte française Thérèse de Lisieux, Louis et Zélie Martin, seront canonisés dimanche, dans un geste hautement symbolique de l'Eglise pour promouvoir un couple marié en plein synode sur la famille.
En présence d'évêques du monde entier, le pape François veut exalter la famille comme lieu de transmission de la foi.
Dans une interview cette semaine à l'hebdomadaire Paris-Match, il a salué en Louis Martin et Zélie Guérin un "couple d'évangélisateurs" qui "ouvrait sa porte" aux gens dans le besoin, à une époque où "une certaine éthique bourgeoise méprisait les pauvres".
L'Eglise a déjà béatifié d'autres couples lors de cérémonies collectives, mais n'avait encore jamais franchi l'étape suivante: les déclarer saints.
Louis et Zélie Martin ont eu neuf enfants, quatre morts en bas âge et cinq filles toutes devenues religieuses.
La plus jeune, Marie-Françoise Thérèse Martin, dite Sainte-Thérèse de l'Enfant Jésus, née en 1873, entrée au carmel à 15 ans et morte de tuberculose 9 ans plus tard, a été canonisée dès 1925 et faite docteur de l'Eglise, une distinction très rare, en 1997 par Jean Paul II.
Elle est considérée comme la "patronne des missions", l'évangélisation de l'Eglise, essentiellement en raison de ses écrits, en particulier "L'histoire d'une âme", au retentissement mondial.
François a confié porter un livre de la "petite Thérèse" dans son sac de voyage. "Souvent je lui demande de prendre dans ses mains une question dont je mesure mal l?issue, un voyage que je dois affronter", a-t-il confié à Paris-Match.
Il s'est aussi dit particulièrement touché par les propos de la jeune carmélite "contre l'esprit de curiosité et les ragots".
Le 18 mars, le pape argentin avait validé un miracle attribué à l'intercession des parents Martin, à la suite de la guérison d'une petite fille en Espagne.
- Le mariage, 'chemin de sainteté' -
Selon le père François-Marie Lethel, spécialiste de la théologie des saints interrogé par l'agence spécialisée I.Media, cette canonisation est le "point culminant du synode". Elle entend montrer que le mariage peut aussi être "un chemin de sainteté", et devrait ouvrir la voie à la canonisation de nombreux autres couples.
"Ces nouveaux saints pourront intercéder pour le synode et pour les familles", a-t-il ajouté, alors que les évêques sont en désaccord sur les réponses à apporter sur de nombreux sujets, dont la place des divorcés remariés et des homosexuels dans l'Eglise.
François entend réévaluer dans l'Eglise, à côté des prêtres, le rôle du couple marié et le sacrement du mariage. En octobre 2014, il avait déjà vénéré les reliques des époux Martin pendant le premier synode sur la famille.
Membre de la petite bourgeoisie d'Alençon, Louis Martin, un horloger un temps tenté par le monastère, a épousé à 35 ans Zélie Guérin, une dentelière.
Tous deux ont partagé 19 années de vie conjugale, jusqu'à la mort de Zélie, qui a succombé à un cancer du sein en 1877, quand Thérèse avait 4 ans.
Fervents catholiques, ils assistaient chaque matin à la messe de 5H30, pratiquaient le jeûne et la prière en famille, respectaient le repos du dimanche, rendaient visite à des personnes âgées, à des malades et à des mourants, et accueillaient parfois des pauvres à leur table.
Devenu veuf, Louis s'est installé à Lisieux pour s'occuper de ses filles. Souffrant de troubles neurologiques, il est mort en 1894.
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