La Hongrie a fermé, comme annoncé, les principaux points de passage des migrants à sa frontière croate, tandis que la Turquie a jeté un froid en qualifiant son "plan d'action" migratoire avec l'UE, annoncé en grande pompe, de simple "projet" au budget "inacceptable".
Trois points de passage sont concernés sur toute la longueur de la frontière entre la Hongrie et la Croatie. Au poste de Zakany, un passage officieux en pleine campagne, les dernières ouvertures dans la clôture de barbelés ont été hermétiquement obstruées un peu avant 01H00 (23H00 GMT) dans la nuit de vendredi à samedi après le passage d'un dernier groupe de migrants, selon des journalistes de l'AFP.
Les deux postes-frontières officiels de Beremend et Letenji restent ouverts pour les usagers présentant des papiers en règle, mais empêchent les passages de migrants non munis de visas.
"La +frontière verte+ a été fermée, vous pouvez toujours franchir la frontière légalement et demander l'asile", a déclaré Zoltan Kovacs, un porte-parole du gouvernement hongrois joint par l'AFP.
Budapest avait annoncé vendredi après-midi son intention de fermer dans la nuit sa clôture anti-migrants tout juste achevée, comme le pays l'avait fait il y a un mois à sa frontière avec la Serbie.
Quelque 1.500 hommes, femmes, enfants, et une personne âgée portée en fauteuil roulant par des proches, ont franchi en silence à Zakany, les pieds dans la boue, le passage vers la Hongrie, pays qu'ils ne feront que traverser pour rallier l'Europe occidentale.
Tous étaient arrivés, moins d'une heure avant la fermeture de la frontière, dans une gare voisine, après un long périple depuis la Turquie à travers les Balkans. La plupart disaient ignorer qu'ils faisaient partie du dernier groupe à franchir ce accès.
- Douche froide pour la Commission -
Dans la nuit de jeudi à vendredi, à l'issue d'un sommet des dirigeants européens à Bruxelles, la Commission européenne avait fait part de son "optimisme" en annonçant un accord avec Ankara pour endiguer ces flux migratoires.
Mais le ministre turc des Affaires étrangères Feridun Sinirlioglu a douché l'enthousiasme bruxellois. "Ce n'est pas définitif () C'est un projet sur lequel nous travaillons", a-t-il déclaré, qualifiant notamment d'"inacceptable" l'aide financière proposée par l'UE.
Face aux exigences de Bruxelles - accueillir davantage de réfugiés, renforcer la surveillance des frontières -, le plan d'action prévoit la relance des discussions sur la candidature de la Turquie à l'UE, un accès facilité aux visas pour les citoyens turcs et une aide financière.
C'est sur ce dernier point que la Turquie a tapé du poing sur la table, précisant avoir besoin d'au moins trois milliards d'euros pour la première année.
Les chefs d'Etat et de gouvernements s'étaient contentés jeudi d'évoquer "de nouveaux financements, substantiels et concrets", sans fixer de montant.
Ces dernières semaines, l'exécutif européen avait proposé à Ankara un montant d'environ un milliard d'euros, en redirigeant vers l'aide aux réfugiés des fonds déjà envisagés pour la Turquie dans le cadre d'autres partenariats. Mais le chiffre de trois milliards a ensuite été présenté par des sources européennes comme le montant minimal réclamé par Ankara.
- Afflux prévisible vers la Slovénie -
La Commission est prête à mobiliser une partie de ce montant sur le budget de l'UE, mais son président Jean-Claude Juncker a clairement signifié aux Etats membres qu'ils allaient devoir mettre la main au portefeuille.
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