Le fondateur du Front national Jean-Marie Le Pen s'est rallié vendredi à sa petite-fille Marion Maréchal-Le Pen, chef de file du Front national en Paca, consolidant ainsi ses positions dans une région clef pour le FN.
"L'élection régionale de décembre peut et doit donner le signal d'alerte en donnant la majorité à la liste de Marion Maréchal-Le Pen, qui saura réunir derrière elle tous les patriotes et en particulier mes courageux amis, auxquels je demande de se rallier dans l'intérêt supérieur de la région Paca et de la France", a déclaré Jean-Marie Le Pen, lors de la dernière séance plénière du conseil régional de Paca.
"Stratégiquement, je demande à mes amis de ne pas se présenter (en dehors de la liste officiel du FN, ndlr) et je demande à Marion Maréchal de faire une liste qui soit réellement ouverte, jusqu'au Front national", a-t-il précisé à la sortie de l'hémicycle.
La conquête de la région Paca, aujourd'hui socialiste, est l'un des objectifs du FN pour les élections régionales de décembre, avec une gauche qui partira dispersée au premier tour, le chef de file socialiste Christophe Castaner n'ayant pas réussi à rallier les écologistes et le Front de gauche sur une liste commune. Le député maire de Nice Christian Estrosi mènera la liste des Républicains.
Jean-Marie Le Pen devait déjeuner vendredi avec sa petite-fille, en compagnie d'élus FN proches de lui et en rupture de ban avec le parti, pour la convaincre d'en intégrer certains sur les listes frontistes. "Pour gagner, il faut avoir le maximum d'atouts dans son jeu, quand on va avoir 90 élus, on peut se permettre ce genre de fantaisies", a-t-il estimé.
Mais il n'en fait pas une condition à son ralliement. "Je suis infiniment reconnaissant à ceux qui se sont solidarisés avec moi dans la difficulté. Je ne les oublie pas, mais je leur demande de ne pas participer à une opération que je crois stratégiquement difficile. Je pense qu'on n'aura pas trop d'une liste unique pour battre l'UMP (Les Républicains, ndlr) et la gauche", a-t-il déclaré.
- 'Aime-moi !' -
Des élus du Conseil régional proche de Jean-Marie Le Pen avaient envisagé de monter une liste concurrente à celle de Marion Maréchal-Le Pen pour les élections de décembre, entraînant soit leur démission, soit leur exclusion du parti d'extrême-droite.
Certains ont depuis annoncé avoir rejoint les listes Ligue du Sud du député-maire d'Orange Jacques Bompard, comme Laurent Comas, qui devait assister au déjeuner entre la petite fille et son grand-père.
Le conseiller régional, l'un des élus fidèles de Jean-Marie Le Pen a indiqué vouloir "convaincre Marion de ne pas participer à un racolage, mais plutôt à un rassemblement". "Il est évident que si Marion ne postule pas pour ce rassemblement, eh bien elle pourra dire adieu à la région et saluer la victoire d'Estrosi", a-t-il estimé.
Et, malgré l'appel du patriarche frontiste, M. Comas s'est fait menaçant. En cas d'échec des discussions sur les listes, "il est évident que nous riposterons et que nous ferons entendre notre voix", a-t-il dit, tout en reprochant à Marion Maréchal-Le Pen de piocher parmi des transfuges des Républicains.
Ce ralliement constitue une péripétie supplémentaire dans la relation tumultueuse entre le fondateur du FN et sa fille Marine. Jean-Marie Le Pen, exclu le 20 août après un long bras de fer avec elle, a d'ailleurs relancé mercredi la guérilla judiciaire avec le parti qu'il a cofondé en 1972 en l'assignant pour demander sa réintégration.
A ce sujet, il a soutenu ne pas être "en guerre" avec elle. "Je suis un pacifique. J'ai multiplié les gestes de conciliation et réconciliation. J'espère qu'ils aboutiront", a-t-il expliqué. Tout en ajoutant, alors qu'on lui demandait quel message il voulait envoyer à sa fille Marine en se ralliant à sa petite-fille Marion: "Quel message? Eh bien, je dis +aime-moi !+"
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