Le "référendum" sur l'unité de la gauche et des écologistes en vue des régionales organisé par le Parti socialiste s'est ouvert vendredi, sans grand suspense sur le résultat mais avec des bénéfices politiques incertains.
Le vote s'est ouvert vendredi à 8h00, et s'achèvera dimanche à 20H00. Les participants peuvent s'exprimer sur internet (www.referendum-unite.com), ou dans quelque 2.500 points de vote répartis sur la majeure partie du territoire.
Manuel Valls, qui avait salué cette initiative du premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, doit voter dans son fief d'Evry samedi.
Les participants sont appelés à répondre à la question suivante: "Face à la droite et à l'extrême droite, souhaitez-vous l'unité de la gauche et des écologistes aux élections régionales?" Seuls ont appelé à voter le PS et la myriade de petits partis écolo-centristes favorables au gouvernement.
Très ouverte et peu contrôlée, la consultation s'apparente davantage à une "votation citoyenne" qu'à un référendum, convient une porte-parole du PS.
Pourront participer tous ceux qui se "retrouvent dans les valeurs de la gauche, de l'écologie et de la République", qu'ils soient ou non inscrits sur les listes électorales. Chaque votant devra signer à cet effet une "charte d'engagement" et fournir les informations suivantes: prénom, adresse électronique, adresse postale et date de naissance.
Les résultats seront connus aux environs de 21H00 dimanche et confirmés dans les jours suivants par la Haute Autorité du PS. Sur France Info vendredi, M. Cambadélis a promis "une nouvelle initiative" en faveur de "l'unité" dès dimanche soir.
Le premier secrétaire, qui avait créé la surprise dans ses propres rangs en annonçant le 19 septembre cette consultation, escompte quelque 200.000 votants, contre 300.000 initialement. "Aidez-nous à imposer l'unité", a-t-il lancé aux électeurs vendredi.
La division de la gauche "est incompréhensible, elle fait la part belle à la droite et à l'extrême droite". "Nous avons gouverné les régions ensemble pendant quinze ans, ce n'est pas parce que nous avons un désaccord sur la politique nationale que nous devons les abandonner à la droite", a-t-il argumenté.
- "Politicaillerie" -
Le PS a mobilisé des moyens conséquents : 1,5 million de tracts diffusés, 100.000 affiches, 10.000 badges, le tout pour un coût de 200.000 euros.
Mais son initiative a été vivement critiquée à gauche de la gauche, et même en son propre sein. Treize fédérations départementales n'organiseront d'ailleurs pas de vote physique, selon la carte publiée vendredi sur le site de la consultation. "La moitié du PS nous a tapé dessus, toute la presse vomit notre référendum", a reconnu jeudi un responsable du parti.
Secrétaire nationale d'EELV, Emmanuelle Cosse a indiqué qu'elle n'entendait pas prendre part à cette "politicaillerie". Avec constance, elle a défendu la possibilité pour les écologistes de sa formation de se présenter indépendamment du PS au premier tour, avant de "travailler au rassemblement" au second.
Jean-Christophe Cambadélis et son vieux compagnon de route Julien Dray ont eu l'idée de cette consultation après la décision, mi-septembre, des militants écologistes en Nord-Pas-de-Calais/Picardie de s'allier au premier tour des régionales avec un Parti de gauche en guerre avec le PS, alors que la région est susceptible d'être remportée par le Front national.
Jeudi, la tête de liste EELV de la région Sandrine Rousseau a cependant réaffirmé à l'AFP sa volonté de "faire gagner la gauche" au second tour des élections. "On ne va pas chercher des abstentionnistes en faisant une liste avec le numéro deux de Martine Aubry ! (Pierre de Saintignon, NDLR)", a aussi souligné un responsable régional.
A gauche du PS comme chez les écologistes, beaucoup soupçonnent le Premier secrétaire du PS de vouloir affaiblir EELV et lui faire porter le poids d'une probable déroute aux régionales des 6 et 13 décembre.
Porte-parole d'EELV, Julien Bayou a lancé avec d'autres militants de gauche un "contre-référendum" dont la question est: "Face à la droite et l'extrême droite, souhaitez-vous que le gouvernement tienne ses engagements et mène une politique de gauche?"
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