Un migrant afghan a été abattu par la police des frontières peu après son entrée sur le territoire bulgare depuis la Turquie, plaque tournante du passage des migrants vers l'Europe et pays avec lequel l'Union européenne a annoncé un accord de coopération visant à endiguer le flux des arrivées.
Le président bulgare Rossen Plevneliev a déploré vendredi un "incident tragique".
"Cet incident tragique, qui marque une date dans la grave crise migratoire en Europe, me donne l?occasion d?appeler à des mesures européennes communes rapides", a-t-il déclaré dans un communiqué. Il s'agit du premier premier cas connu de tir mortel de forces de l'ordre depuis le début de la crise qui a vu affluer des centaines de milliers de migrants en Europe.
Le drame, survenu dans la nuit de jeudi à vendredi, est le premier cas connu de tir mortel de forces de l'ordre depuis le début de la crise qui a vu affluer des centaines de milliers de migrants en Europe, confrontant les gouvernements occidentaux à un défi sans précédent.
Réunis jeudi en sommet à Bruxelles, les dirigeants européens ont pressé la Turquie de l'aider à tarir ce flux mais les détails les plus sensibles de cette coopération restent à négocier.
La victime afghane faisait partie d'un groupe de 54 hommes "de 20 à 35 ans", repérés tard jeudi près de la ville de Sredets (sud-est), à une trentaine de kilomètres au nord de la frontière avec la Turquie, et qui ont refusé de s'arrêter, comme le leur intimait la police, selon Gueorgui Kostov, un haut responsable du ministère de l'Intérieur.
L'un des agents a alors effectué en l'air un seul tir de sommation, selon le procureur régional Kalina Tchapkanova, mais la balle a "ricoché", blessant l'homme qui est décédé sur la route vers l'hôpital, a expliqué le ministère de l'Intérieur.
Les autres membres du groupe de migrants doivent être interrogés par les autorités bulgares qui souhaitent vérifier qu'ils "n'appartiennent pas à un groupe menaçant la sécurité nationale", a déclaré M. Kostov. "Ils sont probablement migrants économiques, mais peuvent aussi être un autre type de délinquants", a-t-il ajouté alors que Sofia mène une politique sans concession de refoulement et de détention des migrants.
- Clôture hongroise achevée -
Membre de l'Union européenne mais pas de l'espace Schengen de libre circulation, la Bulgarie reste d'ailleurs en marge du principal flux de migration vers l'Europe occidentale, même si le pays a vu transiter plusieurs dizaines de milliers de personnes depuis le début de l'année. Une clôture de 30 km est se dresse sur une section de la frontière avec la Turquie, où sont mobilisés policiers et militaires.
L'accès le plus emprunté chaque jour par des centaines de migrants reste la voie maritime entre la Turquie et les îles grecques. Sept personnes, dont trois enfants et un nourrisson, sont mortes noyées jeudi lors du naufrage de leur embarcation percutée par un patrouilleur grec au large de l'île de Lesbos, et une personnes est portée disparue.
Dans le tunnel sous la Manche entre la France et l'Angleterre, destination visée par de nombreux migrants, l'un d'entre eux est mort après avoir été percuté par un train de marchandises dans la nuit de jeudi à vendredi.
Après avoir clôturé et fermé sa frontière avec la Serbie il y a un mois, la Hongrie a annoncé jeudi que les travaux d'une nouvelle clôture anti-migrants à la frontière avec la Croatie étaient achevés et Budapest pourrait décider vendredi d'une date de fermeture.
Le dirigeant populiste hongrois Viktor Orban a estimé dans de nouvelles déclarations que l'islam "n'appartient spirituellement pas à l'Europe", pour justifier son opposition à l'accueil par l'UE de centaines de milliers de demandeurs d'asile, venus pour la plupart de pays musulmans.
La Pologne, la République tchèque et la Slovaquie ont annoncé l'envoi de renforts pour aider la Hongrie à sécuriser sa frontière. Ces quatre pays sont par ailleurs totalement opposés à une répartition des réfugiés au sein de l'UE, que Berlin a tenté sans succès de relancer jeudi soir.
- 'Réadmissions' en Turquie -
Pour réduire le nombre d'entrées en Europe, l'UE propose de l'aide à la Turquie pour accueillir plus de réfugiés et lui demande d'accepter davantage de "réadmissions" de migrants irréguliers venant de son territoire.
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