Etudiants, lycéens et enseignants-chercheurs battront le pavé jusqu'à Bercy vendredi pour exiger une hausse des moyens dans l'enseignement supérieur et la recherche, à l'appel de nombreuses organisations et syndicats.
Etudiants toujours plus nombreux dans les facs (+65.000 à la rentrée), chercheurs précaires, enseignants non remplacés Les syndicats et collectifs de l'enseignement supérieur et de la recherche (Snesup-FSU, SNTRS-CGT, SGEN-CFDT Recherche, Solidaires, Sciences en marche) se rejoignent sur le diagnostic: "c'est en milliards que se chiffrent les besoins nécessaires", estiment-ils dans un communiqué commun.
Ils défileront à partir de 14H00 de la place Jussieu jusqu'à Bercy, et ont demandé une entrevue au ministre Michel Sapin pour présenter leurs revendications.
Ces organisations estiment qu'"il manque actuellement 30.000 enseignants-chercheurs pour faire face au sous-encadrement des étudiants". Elles dénoncent des départs non remplacés, des laboratoires où les précaires représentent "entre 40 et 60% des effectifs" et des budgets de fonctionnement "en baisse constante" ne permettant plus de payer les charges courantes.
Côté jeunes, on s'alarme des amphis bondés. Sur le Tumblr masalledecoursvacraquer fleurissent des photos d'étudiants prenant des notes par terre faute de place. "Quand on étudie le droit à Bordeaux, on n'a pas celui de suivre le cours dans de bonnes conditions", commente une légende.
"Notre système éducatif est confronté à un défi important: l'augmentation du nombre de jeunes qui font des études, résultant d'une évolution démographique mais aussi d'une aspiration plus forte des jeunes" à poursuivre leur cursus, explique William Martinet, président de l'Unef.
"Notre génération refuse qu'au nom de l'austérité, il faille accepter des conditions d'études plus dégradées", martèle-t-il. L'Unef organisera le voyage à Paris d'étudiants en colère depuis les villes universitaires.
L'organisation étudiante La Fage dénonce "des fermetures de bibliothèques, des bâtiments non entretenus ou non adaptés", la diminution "du nombre d?heures en groupe" et de "l?encadrement" des étudiants.
L'Union nationale lycéenne (UNL) s'est associée au mouvement, revendiquant un "droit à l'avenir" pour les adolescents. "La jeunesse refuse d'être précarisée", avance son vice-président, Naïm Chili.
Pour 2016, le budget du supérieur est stable à 25,6 milliards d'euros, malgré la hausse des inscriptions étudiantes. Le secrétaire d'Etat à l'Enseignement supérieur Thierry Mandon a annoncé une hausse de 165 millions en dotations pour les universités (financées à 90% par l'Etat).
Mais 100 millions correspondent à de l'argent qui ne sera finalement pas ponctionné sur le fonds de roulement des établissements. Et 65 millions proviennent de la baisse des crédits des investissements immobiliers des universités.
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