Les forces israéliennes étaient déployées massivement jeudi à Jérusalem, en proie à des attentats désormais quotidiens qu'un nouveau tour de vis gouvernemental n'a pas arrêtés et qui poussent les Israéliens à s'armer, y compris avec les moyens du bord.
Les policiers et les garde-frontières étaient visibles là où on ne les avait pas vus depuis des années, le long de la piste cyclable qui traverse la ville par exemple. Ils scrutaient attentivement les alentours sur les places publiques, aux carrefours et sur les grands axes.
Plus de 300 soldats doivent venir en renfort dans les villes israéliennes et pour la plupart à Jérusalem aux policiers, a indiqué à l'AFP Micky Rosenfeld, le porte-parole de la police qui commande le déploiement.
L'un des derniers déploiements importants de soldats dans les villes israéliennes remonte à 2002, au cours de la deuxième Intifada palestinienne, en même temps qu'une vaste opération militaire israélienne en Cisjordanie occupée, selon une source proche des services de sécurité.
L'appel à l'armée est supposé contribuer à endiguer les violences qui réveillent le spectre de l'intifada, et rassurer une population en état d'alarme désormais permanent.
Les alertes se succèdent, souvent injustifiées. L'anxiété largement répandue pousse les Israéliens vers les armureries. Des photos publiées dans le quotidien populaire Yediot Aharonot montrent une juive dans le bus armée d'un rouleau à pâtisserie, d'autres encore déambulant avec des manches de pioche ou des manches à balai.
- Scènes de panique -
Les environs de la gare routière de Jérusalem ont été le théâtre de larges mouvements d'une foule paniquée mercredi soir quand les policiers se sont lancés à la poursuite d'un Palestinien qui venait de poignarder une vieille dame, dernière en date des attaques au couteau qui mettent à l'épreuve les nerfs des Israéliens. Le jeune assaillant palestinien a été abattu, comme un autre plus tôt lors d'une autre attaque.
Le gouvernement israélien avait pourtant annoncé plus tôt une série de mesures pour endiguer la vague qui venait de culminer avec la mort de trois Israéliens mardi dans une attaque à la voiture bélier et le premier attentat à l'arme à feu dans un bus depuis le début de l'escalade le 1er octobre.
Jérusalem et la Cisjordanie sont depuis cette date secouées par les heurts entre jeunes lanceurs de pierres et soldats israéliens, les agressions mutuelles entre Palestiniens et colons et les attentats à l'arme blanche. Les tensions suscitent les appels à la haine réciproque sur les réseaux sociaux.
Les violences ont fait sept morts côté israélien et une trentaine de morts côté palestinien, dont plusieurs auteurs d'attentats. Il y a des dizaines de blessés d'un côté, des centaines de l'autre.
Outre le renfort de l'armée, le gouvernement a autorisé le bouclage des quartiers palestiniens de Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem annexée et occupée par Israël. C'est de Jérusalem-Est que viennent la très grande majorité des auteurs d'attentats.
Le gouvernement avait prévenu qu'Israël continuerait non seulement à détruire les maisons des auteurs d'attentats, mais saisirait leurs biens et ne restituerait plus les corps aux familles.
- Apparente impuissance partagée -
Aux postes de contrôle dressés depuis la veille, les policiers israéliens filtraient une à une les voitures sortant du turbulent quartier de Ras El-Amoud, d'où venait l'auteur d'un des attentats.
Les experts soulignent la quasi-impossibilité de contrer les attaques au couteau de la part d'individus isolés.
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