Il y a trois ans Mundiya offrait sa parure personnelle au Muséum de Rouen. "Les hulis font pousser leur cheveux durant différentes étapes d'initiation pour créer la perruque de leur parure , explique-t-il. En offrant ma parure, je voulais qu'on parle de ma culture au musée".
Un chef respecté
En Papouasie-Nouvelle-Guinée Mundiya est un chef respecté pour ses qualités de négociateurs :"Il y a souvent des conflits entre les tribus. Quand il y a des problèmes à régler, c'est moi qui prends les décisions, les gens m'écoutent et je cherche souvent des compromis pour éviter la guerre". C'est un agriculteur qui fait pousser des patates douces et élève des cochons : des bêtes qui ont une grande valeur en Papouasie et constituent une monnaie d'échange. Il fait partie de la tribu des hulis, un peuple isolé au coeur des montagnes dont le mode de vie est bien éloigné du nôtre.
Un choc culturel
C'est en 2003 qu'il visite pour la première fois en Europe, un voyage organisé par son ami le photoreporter Marc Dozier. "Au départ c'était une visite amicale, mais ses remarques drôles et pertinentes sur notre mode de vie ont interpellées de nombreuses personnes de mon entourage et nous avons pris la décision d'en faire un film documentaire : c'est ainsi qu'est né L'exploration inversée". Pourtant Mundiya n'était pas convaincu au départ: " J'étais fâché, raconte Munidya, nos anciens ne font pas cela, ce sont les européens qui filment. Puis j'ai réfléchi, il faut toujours tout essayer après tout. Quand j'ai découvert l'Europe j'étais à la fois très étonné et très inquiet. Ce pays est étrange, les maisons touchent le ciel, les voitures vont et viennent sans cesse et les gens sont toujours pressés. Mais les français ont été très gentils avec moi, j'ai été bien accueilli".
De retour chez lui, les membres de sa tribu ne se lassent pas de l'écouter raconter la vie à la française. "Je suis obligé parfois de parler pendant des heures, là-bas les gens ont tout leur temps. Mais je ne raconte que le meilleur, nos coutumes nous empêchent de critiquer votre mode de vie même s'il y a beaucoup de chose qui nous choquent comme ces gens qui s'embrassent dans la rue." Pourtant, quand on interroge Mundiya sur ses préférences en France il répond très spontanément et avec beaucoup de malice." Les filles et le Martini ! Mais je ne parle que pidjin et huli, comme j'ai toujours besoin de Marc pour traduire ce n'est pas évident de draguer. J'aime aussi beaucoup le pain et tout ce que vous faites en France : les voitures, les routes, les téléphones portables, les ordinateurs".
Des nouvelles aventures
Marc et Mundiya ont visité cette année les Etats-unis ensemble. Un nouveau livre naîtra de ces aventures dès que l'argent nécessaire sera réuni. "Nous faisons appel aux dons sur un site de crowdfunding", explique Marc. "Nous avons visité 16 états en trois mois, raconte Mundiya. Nous avons vécu d'incroyables aventures dont la plus belle est sans doute la rencontre avec les indiens navajos qui ont été très respetueux et généreux, nous avons même danser ensemble !"
Pratique. Rencontres le mardi 20 et mercredi 21 octobre de 14 à 16h. Muséum d'histoire naturelle à Rouen. Tarifs 0 à 3,5€. Tél. 02 35 71 41 50
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