L'Union européenne doit faire preuve de "solidarité" face aux flux sans précédent de migrants cette année et refuser l'idée d'une "fermeture" des frontières, a estimé jeudi la chancelière allemande Angela Merkel avant un sommet de l'UE sur le sujet.
L'UE doit aussi aider la Turquie à mieux surveiller ses frontières car l'espace maritime entre la Turquie et la Grèce est actuellement "aux mains des passeurs", a dénoncé Mme Merkel, alors que le transit des flots de migrants par la Turquie sera au centre du sommet des dirigeants des pays de l'UE prévu pour débuter en début de soirée à Bruxelles.
Face à la crise migratoire, "il faut une Europe de la solidarité, tout autre option est condamnée à l'échec", a déclaré Mme Merkel devant la chambre des députés à Berlin, alors que les pays d'Europe de l'Est en particulier, par lesquels les migrants transitent depuis les Balkans, ont nettement renforcé leurs contrôles ces dernières semaines.
"Une fermeture (des frontières de l'Europe) est une illusion au 21è siècle, qui est celui de l'internet", a lancé la chancelière allemande, en réponse aussi aux critiques de plus en plus virulentes dont elle fait l'objet en Allemagne du fait de sa politique d'ouverture, avec une mini-rébellion au sein de sa famille politique conservatrice en particulier.
"Il n'est pas exagéré de parler d'un défi d'ampleur historique" pour l'Europe à propos de la réponse à la vague de migrants actuelle, a encore dit Mme Merkel.
Plus de 710.000 migrants sont entrés dans l'Union européenne entre le 1er janvier et le 30 septembre, selon des chiffres publiés mardi par l'agence européenne de surveillance des frontières Frontex. A elle seule, l'Allemagne en attend jusqu'à un million pour l'ensemble de l'année et les capacités d'accueil du pays sont mises à rude épreuve.
La chancelière a par ailleurs réaffirmé que la solution passait par un soutien renforcé à la Turquie, pays par lequel passent un grand nombre de migrants fuyant guerres et persécutions.
L'UE doit aider la Turquie "à prendre soins des réfugiés" et à parvenir à "une meilleure surveillance des frontières maritimes" du pays avec la Grèce. Il n'est pas acceptable que l'espace maritime entre la Turquie et la Grèce soit actuellement "aux mains des passeurs", a martelé Mme Merkel.
Dans le même temps, elle a prévenu que son pays ne se laisserait pas forcer la main dans les négociations avec la Turquie, qui demande des concessions en échange, comme une libéralisation des conditions d'entrée dans l'UE pour les citoyens turcs.
Mme Merkel a réaffirmé sur la question de l'éventuelle adhésion de la Turquie à l'UE que les négociations devaient être menées "avec une issue ouverte". Une manière polie de signifier qu'elle campe sur son refus d'une adhésion, mainte fois répété par le passé.
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