Un jeune garçon de 10 ans, venant de prendre sa douche, se présente devant l’éducatrice avec un bas de pyjama troué. L'éducatrice lui en faisant le reproche, l'enfant répond qu'il s'en fout. Celle-ci, prise de colère, déchire le pantalon à l'entre-jambe, pour agrandir le trou. Le petit, souffrant de troubles du comportement, se sentant humilié, s’énerve à son tour.
L'éducatrice le secoue alors pour le calmer. Celui-ci lui donne un coup de pied dans le genou, où elle porte une prothèse. En réaction, elle le gifle. Finalement, un collègue prend l'enfant en charge et va le coucher.
Peu de temps après, l'éducatrice, calmée, va retrouver le jeune garçon. « Nous avons discuté, j'ai mis des mots sur la situation... Je me suis excusée... Il est vrai que ces enfants sont en pension et que les vêtements sont fournis par les familles... Cela faisait un moment que nous réclamions un pyjama neuf... », relate-t-elle mardi 13 octobre devant le tribunal de grande instance de Caen, alors qu'elle est poursuivie pour violence sans incapacité sur mineur de moins de 15 ans, par personne ayant autorité sur la victime.
La prévenue relatera l'incident en omettant la gifle dans le cahier de liaison de l'enfant.
« Tu devrais te dénoncer à la direction », lui conseille alors son collègue. C'est finalement lui qui le fera, au cours d'une réunion, devant toute l'équipe ainsi que des représentants de la direction. « C'est une vengeance de sa part, affirme l'éducatrice. A cause du planning... Si, à chaque conflit on doit monter deux étages pour aller au bureau, on n'en sort plus ! » et elle conclu : « Je n'ai jamais été violente, d'ailleurs le petit J. m'aime beaucoup et me saute dans les bras, même après cet incident. »
Pour se défendre, la prévenue explique aussi : « Je l'agrippais pour le protéger contre une éventuelle blessure de sa part... »
« Et donc, madame, vous donnez une claque pour le contenir ? », l'interroge la justice.
« Il y a une mauvaise ambiance dans cette institution », plaidera l'avocat de la défense. Sa cliente, éducatrice spécialisée depuis 30 ans, s'est « beaucoup investie dans sa tâche. Son comportement sur la longueur du temps est irréprochable, une gifle, ça peut arriver, c'est humain...»
En janvier 2011, la prévenue avait néanmoins déjà giflé un autre enfant. Le tribunal l'a condamne finalement à 3 mois de prison avec sursis, à 30 € de préjudice matériel et à 200 € de préjudice moral.
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