L'hypercentre de Rouen est rempli d'enseignes nationales. La rue du Gros-Horloge en est un exemple frappant et les commerces indépendants se comptent sur les doigts d'une main. Pourtant, quelques indépendants, motivés et fin stratèges, parviennent à tirer leur épingle du jeu.
Tenter sa chance
Si les enseignes nationales ont le vent en poupe, c'est que l'investissement est moindre pour le gérant. Une partie des charges est souvent prise par le groupe support. Rue du Général Leclerc, la boutique 'la Maison du Fruit' a ouvert récemment. À sa tête, Khalid Boushar témoigne. "Rue du Général Leclerc, il y a du passage et c'est un quartier d'une grande tranquillité, alors j'ai voulu tenter ma chance, explique le commerçant qui a conscience que la rue a connu beaucoup de fermetures. Je reste optimiste, d'ailleurs, je monte le même commerce sur la rive gauche en parallèle. Je fonce et si ça fonctionne, j'embaucherai, sinon, je déménage."
Pour les indépendants, les choses se compliquent. Mais certains s'en sortent de façon stratégique.
Règle N°1, faire du local. "Avant de me lancer, j'ai envisagé tous les scénarios possibles", concède Camille Blot, qui a ouvert Cam's Cakes place des Carmes en décembre. Dix mois plus tard, elle tire un bilan positif de l'aventure. "C'est une expérience fantastique, j'ai eu la chance d'être très entourée, d'avoir le soutien des internautes." Camille Blot reste néanmoins lucide sur la situation du centre-ville. "Les loyers sont élevés, ajouté à cela les charges, les petits commerçants se retrouvent facilement dans le rouge. Il faut vraiment proposer ce que les grandes enseignes ne sont pas capables de proposer : dans notre cas, du fait maison et de la proximité avec les gens."
Sauver le commerce de proximité
Règle N°2 : être acteur. Au Rêve de l'Escalier situé rue Cauchoise, l'optimisme est le même. Michael Feron est installé dans cette rue remplie d'indépendants depuis 2007. "La rue est coupée en deux et c'est vrai que le bas de cette dernière peine moins à s'en sortir", explique-t-il. Sa solution pour durer ? "Nous faisons en sorte de participer et d'organiser des concerts, et nous sommes également très actifs sur les réseaux sociaux. Si j'avais simplement fait mon travail de bouquiniste quand j'ai repris les lieux, je ne m'en serais peut-être pas sorti." "On ne peut pas laisser penser que le commerce à Rouen est en train de mourir, assène Pierre Bellanger, vice-président de la Chambre de Commerce et d'Industrie. Le commerce souffre et la meilleure façon de le défendre, c'est de le promouvoir." Après la journée nationale du commerce de proximité le 10 octobre, la ville organisera l'opération "Achetez malin, achetez à Rouen" dès la mi-novembre. "Déjà plus de 300 commerces de la ville ont répondu présents et participeront à cette quinzaine commerciale", indique Bruno Bertheuil, adjoint à la ville chargé du commerce.
Preuve, s'il en fallait une, que le commerce de proximité ne mourra pas.
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