La vague d'attentats a franchi un nouveau palier en Israël malgré la mise en place de postes de contrôle autour de Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la ville, dont la plupart des attaquants sont originaires.
S'adressant mercredi aux Palestiniens pour la première fois depuis le début il y a deux semaines des nouvelles violences, le président palestinien Mahmoud Abbas a dit soutenir un mouvement "pacifique" et affirmé "le droit à nous défendre" contre l'occupation israélienne.
La mort mardi de trois personnes dans deux attentats anti-israéliens, dont la première attaque à l'arme à feu dans un bus, a réveillé le souvenir des attentats meurtriers de la deuxième Intifada, avivant une peur déjà largement répandue.
Deux nouvelles attaques au couteau se sont produites mercredi après-midi à Jérusalem: la première, contre un agent de sécurité, a échoué et la seconde, près de la gare routière, a blessé une femme et suscité la panique.
Les deux assaillants, des Palestiniens de 20 et 23 ans, ont été tués par la police.
Devant cette flambée que rien ne semble arrêter, Israël a annoncé de nouvelles dispositions: les règles de port d'armes vont être assouplies, les corps des auteurs d'attentats ne seront plus restitués à leur famille, et 19 Palestiniens vont être déchus de leur titre de résidence à Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem annexée et occupée par Israël.
Le gouvernement avait déjà annoncé dans la nuit la mobilisation de soldats au côté des policiers dans les villes israéliennes. En plus de démolir les maisons d'auteurs d'attentats, Israël va désormais aussi saisir leurs biens.
Le gouvernement a aussi autorisé la police à "boucler ou encercler les secteurs de friction ou de haine à Jérusalem".
Dès mercredi matin, des policiers en armes contrôlaient toutes les voitures sortant de Jabel Mukaber, quartier d'où venaient les deux hommes qui ont semé la terreur dans un bus mardi, et celui qui a précipité sa voiture sur un arrêt de bus.
- 'C'est habituel' -
La mise en place de check-points est une mesure susceptible d'ajouter au ressentiment des Palestiniens dont elle complique la vie et les déplacements, par exemple ceux des enfants qui se rendent à l'école.
Deux hommes contrôlés au poste de Jabel Mukaber étaient stoïques: "C'est habituel pour nous", lançait sarcastiquement l'un d'eux.
La mesure prendra un caractère exceptionnel si elle s'étend. Les forces israéliennes ont disposé des blocs de béton pour filtrer le passage aux entrées d'un autre quartier agité, Essaouiya.
Les autorités israéliennes et palestiniennes ont été jusqu'ici impuissantes face à un mouvement de jeunes semblant échapper à tout contrôle. Cette jeunesse palestinienne née avec pour seul horizon le mur de séparation enfermant la Cisjordanie, en butte aux vexations de l'occupation et de la colonisation, laisse exploser une hargne nourrie par les réseaux sociaux.
Depuis le 1er octobre et l'assassinat de deux colons juifs en Cisjordanie se sont succédé les affrontements entre jeunes Palestiniens et soldats israéliens, les agressions entre Palestiniens et colons israéliens et les attaques à l'arme blanche perpétrées par des Palestiniens.
- 'Le droit à nous défendre' -
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.