Ce dimanche, depuis la basilique Saint-Pierre de Rome (Italie), le pape François fera "saints" les époux Martin. L'épilogue d'une démarche initiée il y a une soixantaine d'années pour Louis (1823-1894) et Zélie (1831-1877), les parents de Sainte-Thérèse de Lisieux (1873-1897). Lui était horloger. Elle, dentellière. Le couple se marie à Alençon (Orne) en 1858. "Ils vont perdre quatre de leurs neuf enfants", raconte le père Olivier Ruffray, recteur de la basilique de Lisieux. C'est dans ce petit village du Calvados que la famille choisit de s'implanter en 1877, au décès de Zélie, emportée par une tumeur. Une épreuve qui n'empêche pas les filles Martin, une à une, de quitter la maison familiale des Buissonnets, imprégnée de la foi de leurs parents, pour entrer dans la vie religieuse.
Deux miracles
La béatification de Louis et Zélie, le 19 octobre 2008, met à nouveau en lumière l'histoire d'une famille simple mais peu ordinaire. "C'est la première fois dans l'histoire de l'église catholique qu'un couple est canonisé", rappelle Monseigneur Jean-Claude Boulanger, évêque du Calvados. Et cela n'est pas "pour satisfaire à une humeur du temps", insiste le père Ruffray. "Mais bien parce que le ciel s'en est mêlé." Deux miracles, deux guérissons inexpliquées, ont en effet été attribués aux parents de Sainte-Thérèse. Celle d'abord d'un nouveau-né à Milan en 2002. Atteint de graves problèmes respiratoires, condamné par la médecine, Pietro guérit après que ses parents et leur entourage ont prié les Martin. "Vu la complexité du cas et l'évolution clinique, nous retenons la guérison comme un fait surprenant", peut-on lire dans un rapport médical. Puis en 2008, à Valence (Espagne) les parents de Carmen demandent l'intercession de Louis et Zélie pour sauver leur fille, Carmen, grande prématurée. Le cas semble désespéré. Et pourtant, aujourd'hui, l'enfant est âgée de sept ans. Preuves pour les plus sceptiques des croyants que non, les époux ne sont pas simplement canonisés parce qu'ils sont les parents de Thérèse.
"L'amour est un chemin de sainteté. Louis et Zélie sont des témoins", souligne Mgr Boulanger qui participera à Rome, comme des centaines de Normands des diocèses du Calvados et de l'Orne, à la canonisation. Un temps particulier pour l'évêque. "Quand j'ai été nommé en 2001 par le pape Jean-Paul II, ma première démarche a été de prier Louis et Zélie Martin", confie-t-il. "Nous connaissions Thérèse. Nous apprenons à découvrir ses parents", poursuit le Père Ruffray. Les catholiques ont aussi à faire connaissance de Léonie (1863-1941), "la plus fidèle discipline de Thérèse ". Sœur au monastère de la Visitation à Caen, cette autre fille des Martin fait actuellement l'objet d'un procès en béatification. Nombreux sont les fidèles à déposer sur sa tombe des offrandes, espérant son intercession auprès du Père. "Des lettres arrivent du monde entier", indique le père Ruffray. Léonie a été déclarée servante de Dieu début 2015.
Repères
Béatification Acte par lequel le pape place une personne au rang de "Bienheureux" (du latin beati). Cela permet de la prier officiellement dans le diocèse.
Canonisation Acte par lequel le pape déclare qu'un fidèle catholique intercède pour les croyants auprès de Dieu. Son culte est alors étendu à toute l'Église.
Dates 1957, ouverture des procès de Louis et Zélie. 2008, ils sont proclamés Bienheureux à Lisieux. 2015, canonisation le 18 octobre à Rome.
Retransmission Dimanche 18 octobre, 9h30, la canonisation des époux Martin est retransmise en direct de Rome sur écran géant à la basilique.
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