Israël a commencé mercredi à installer des postes de contrôle autour de Jérusalem-Est, parmi une série de mesures destinées à stopper une vague d'attentats qui a franchi un nouveau palier et dont la plupart des auteurs sont issus de cette partie palestinienne de la ville.
Le mort mardi de trois personnes dans deux attentats anti-israéliens, dont la première attaque à l'arme à feu dans un bus, a suscité l'alarme en Israël et réveillé le souvenir des attentats meurtriers de la deuxième Intifada, avivant une peur déjà largement répandue.
Une nouvelle tentative d'attaque au couteau a eu lieu mercredi contre un agent de sécurité israélien près de la Vieille ville de Jérusalem. L'auteur a été abattu par la police, qui a laissé entendre qu'il était Palestinien.
Devant cette flambée que rien ne semble arrêter, Israël a annoncé de nouvelles dispositions: Les règles de port d'armes vont être assouplies, les corps des auteurs d'attentats ne seront plus restitués à leur famille, 19 Palestiniens vont être déchus de leur titre de résidence à Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem annexée et occupée par Israël, ont annoncé deux ministres.
Le gouvernement avait déjà annoncé dans la nuit la mobilisation de soldats au côté des policiers dans les villes israéliennes. En plus de démolir les maisons d'auteurs d'attentats - mesure déjà en vigueur - Israël va saisir leurs biens, a dit le gouvernement.
Le gouvernement a aussi autorisé la police à "boucler ou à encercler les secteurs de friction ou de haine à Jérusalem", en fonction de la situation.
Dès mercredi matin, des policiers en armes contrôlaient une à une les voitures sortant de Jabel Mukaber, quartier de Jérusalem-Est d'où venaient les deux hommes qui ont semé la terreur dans un bus mardi et celui qui a précipité sa voiture sur un arrêt de bus.
Les passagers sont devenus rares dans les bus de Jérusalem. "Je suis très inquiet", dit un homme à kippa d'une trentaine d'années sur la ligne 78, attaquée la veille. Il désigne sa poche où se trouve un spray anti-agression. Pourquoi alors prendre le bus ? "Je suis bien obligé, je n'ai pas de voiture".
- 'C'est habituel' -
La mise en place de check-points est une mesure susceptible d'ajouter au ressentiment des Palestiniens dont elle complique la vie et les déplacements, par exemple ceux des enfants qui se rendent à l'école.
Deux hommes arrêtés et contrôlés au poste de Jabel Mukaber prennent l'affaire avec stoïcisme: "C'est habituel pour nous", dit l'un, sarcastique.
La mesure prendra un caractère exceptionnel si elle s'étend. Les forces israéliennes ont disposé des blocs de béton pour filtrer le passage aux entrées d'un autre quartier agité, Essaouiya.
Les autorités israéliennes et palestiniennes ont été jusqu'alors impuissantes face à un mouvement de jeunes qui semble échapper à tout contrôle. Cette jeunesse palestinienne, née avec pour seul horizon le mur de séparation qui enferme la Cisjordanie, en butte aux vexations de l'occupation et de la colonisation, laisse exploser une hargne nourrie par les réseaux sociaux.
Depuis le 1er octobre et l'assassinat de deux colons juifs en Cisjordanie se sont succédé les affrontements entre jeunes Palestiniens et soldats israéliens, les agressions mutuelles entre Palestiniens et colons israéliens et les attaques à l'arme blanche perpétrées par des Palestiniens.
- Réprobation jordanienne -
Les violences ont fait sept morts côté israélien et une trentaine côté palestinien, dont plusieurs auteurs d'attentats. Il y a des dizaines de blessés d'un côté, des centaines de l'autre.
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