Israël a commencé mercredi à installer des postes de contrôle autour de Jérusalem-Est pour stopper une vague d'attentats qui a franchi un nouveau palier la veille et dont la plupart des auteurs sont issus de ces quartiers palestiniens.
Des policiers en armes contrôlaient dans la matinée une à une les voitures sortant de Jabel Mukaber, turbulent quartier de Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem annexée et occupée d'où sont originaires la majorité des Palestiniens impliqués dans les récentes attaques anti-israéliennes.
C'est notamment de Jabel Mukaber que venaient les deux hommes qui ont attaqué mardi un bus à l'arme à feu, pour la première fois depuis le début de l'escalade, et celui qui a précipité sa voiture sur un arrêt de bus.
Ces attentats ont fait trois morts, réveillé le souvenir des attentats meurtriers de la deuxième Intifada et ravivé davantage une peur largement répandue. Seules quelques personnes osaient mercredi matin prendre le bus à Jérusalem.
Le gouvernement israélien a annoncé dans la nuit une série de nouvelles mesures, dont la mobilisation de soldats au côté des policiers dans les villes et sur les routes israéliennes. Il a aussi autorisé la police à "boucler ou à encercler les secteurs de friction ou de haine à Jérusalem", en fonction de la situation.
En plus de démolir les maisons d'auteurs d'attentats - mesure déjà en vigueur - Israël va saisir leurs biens et révoquer leurs droits de résidence permanente, a dit le gouvernement. Il va aussi recruter 300 agents de sécurité supplémentaires pour les transports en commun de Jérusalem.
- Une mesure exceptionnelle ? -
Jabal Mukaber jouxte le quartier juif de colonisation d'Armon Hanatziv, où a été perpétré l'attentat de mardi contre un bus. Un conducteur israélien était mort dans ce même secteur en septembre après avoir perdu le contrôle de sa voiture à cause de jets de pierres palestiniens, selon la police.
La mise en place de check-points est une mesure délicate, susceptible d'ajouter au ressentiment des Palestiniens dont elle complique la vie et les déplacements, par exemple celle des enfants qui se rendent à l'école.
Elle prendra un caractère exceptionnel si elle s'avère être à grande échelle. Israël y a déjà procédé par le passé comme l'automne dernier.
L'établissement des check-points ne semblait que commencer mercredi matin. A Jabel Mukaber, les policiers ont certes mis un de leurs véhicules en travers de la route pour filtrer les passages. Mais ils n'avaient pas, ou pas encore, disposé les blocs de béton qui forment des chicanes infranchissables à vive allure.
Les autorités israéliennes et palestiniennes ont été jusqu'alors impuissantes à stopper un mouvement de jeunes qui semble échapper à tout contrôle. Cette jeunesse palestinienne, née avec pour seul horizon le mur de séparation qui enferme la Cisjordanie, en butte aux vexations de l'occupation et de la colonisation, laisse exploser une hargne nourrie par les réseaux sociaux.
- Le risque de la division -
Depuis le 1er octobre et l'assassinat de deux colons juifs en Cisjordanie se sont succédé les affrontements entre jeunes Palestiniens et soldats israéliens en Cisjordanie, les agressions mutuelles entre Palestiniens et colons israéliens et les attaques au couteau de Palestiniens contre des Israéliens ou des juifs.
Les violences ont fait sept morts côté israélien et une trentaine côté palestinien, dont plusieurs auteurs d'attentats. Il y a des dizaines de blessés d'un côté, des centaines de l'autre.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit naviguer sur une voie étroite entre les appels à davantage de fermeté et l'impératif de ne pas enflammer encore plus les esprits.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.