Les forains ont bloqué la ville de Rouen toute la journée de mardi parce qu'ils refusent que la traditionnelle fête foraine soit éloignée du centre-ville, avant de mettre fin à leur mouvement vers 23H00 sous la pression des pouvoirs publics.
Quelque 250 forains, qui devaient participer à la fête Saint-Romain, deuxième fête foraine de France, à partir du 23 octobre, avaient participé au mouvement de blocage. Ils avaient reçu le renfort de dizaines d'autres professionnels venant d'autres régions, et même de Belgique.
Ponts sur la Seine bloqués, des pneus et une caravane brûlés, automobilistes excédés, trafic des transports en commun fortement perturbé avec des passagers du métro-tram contraints de se rendre à pied vers des stations non fermées: la cité normande a vécu un chaos total dans la matinée et beaucoup de difficultés à la sortie des bureaux.
Alors qu'une réunion de négociations de la dernière chance à la préfecture s'était soldée par un échec et qu'une confrontation apparaissait inévitable, les forains ont finalement mis fin à leur mouvement de blocage tard dans la soirée pour éviter des heurts avec les forces de l'ordre.
"Les forains ont compris que la confrontation risquait d'être sévère et qu'il y avait des risques de dommages pour leur outil de travail", a fait remarquer la préfecture, interrogée par l'AFP.
Le conflit n'est pas pour autant résolu et les forains comptaient mercredi manifester sous une autre forme leur refus de voir la fête foraine délocalisée.
Depuis une trentaine d'années la foire Saint-Romain se tenait sur les quais rive gauche de la ville, tout près du centre-ville.
Mais les services de sécurité, confrontés en 2014 à des mouvements de foule qui auraient pu provoquer des accidents, ont réclamé le déplacement de la foire. La préfecture a exigé ce déménagement et la mairie et la métropole ont trouvé un autre site, un peu éloigné du centre-ville.
"Il faut des allées plus larges pour que des secours puissent intervenir. A un moment, en cas d'affluence, la foule n'avance plus", a expliqué le maire socialiste Yvon Robert.
Mais les forains réfutent ces arguments de sécurité et soutiennent que la fête foraine n'a d'intérêt que proche du centre-ville.
Le nouveau site de 6 hectares aménagé à grands frais (2 millions d'euros) qui a été proposé par la ville et la métropole, est situé sur l'esplanade Saint-Gervais, en bord de Seine également mais à environ 2 km du site précédent.
Il a accueilli ces dernières années le public des différentes armadas, défilés de grands voiliers venant du monde entier, et des concerts pop-rock et de musiques actuelles.
Les forains y ont installé leurs caravanes mais n'ont pas déployé leurs manèges. Ils affirment que leur chiffre d'affaires va subir les conséquences de cet éloignement.
"Essayons le site Saint-Gervais et donnons nous les moyens de la réussite", a déclaré à la presse le président de la métropole Frédéric Sanchez (PS), rappelant que les transports en commun et les espaces de stationnement seront renforcés pendant la Foire dans ce quartier, qui jouxte le port de Rouen.
La manifestation rouennaise a été appuyée mardi par des mouvements ponctuels ailleurs en France avec des opérations escargot notamment dans le Nord, la Picardie, l'Est, la Bretagne et dans la région Centre.
Les forains, qui ont voulu faire de leur coup de force de Rouen, une manifestation d'ampleur nationale, se plaignent que dans de nombreuses villes de France ils sont éloignés du centre-ville, citant notamment Bordeaux, Lyon ou encore Nancy.
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