Le président français, François Hollande, a plaidé mardi pour le dialogue social et dénoncé "la brutalité" d'où qu'elle vienne, des "mouvements" comme de certains "patrons", alors que le gouvernement est parfois accusé de ne pas condamner la "violence patronale" à Air France.
"A Air France, le dialogue a repris car il y a un moment où chacun prend conscience que la violence peut être destructrice. Ce qui vaut pour Air France vaut pour le pays. Si nous voulons éviter des confrontations, des violences, des stigmatisations, il faut dialoguer. A Air France, il faut qu'il y ait un accord qui préserve l'emploi et qui assure la compétitivité de cette grande compagnie", a déclaré le chef de l'Etat en marge d'une visite sur les chantiers navals de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).
Appelant les partenaires sociaux à "la responsabilité", M. Hollande a déploré "la brutalité", "pas simplement la brutalité dans les mouvements" mais "aussi la brutalité d'un certain nombre de décisions qui peuvent être celles des patrons".
S'il s'est gardé de viser directement Air France - dont l'Etat est premier actionnaire, à hauteur de 17,6% du capital - François Hollande a ainsi fait entendre une musique sensiblement différente de celle de son Premier ministre, Manuel Valls, et du gouvernement jusqu'à présent.
En déplacement en Arabie Saoudite, Manuel Valls a en effet réaffirmé mardi qu'il ne pouvait "pas y avoir d'excuse à la violence": "ne pas chercher d'excuse à la violence en lui opposant la violence sociale liée à la situation d'Air France".
Une position mal reçue par les syndicats et une partie de la gauche, qui accusent le gouvernement de ne condamner que les violences physiques contre les dirigeants de la compagnie. Des violences qui ont valu à cinq salariés d'Air France d'être déférés mardi devant le parquet après une trentaine d'heures de garde à vue. Ils seront jugés le 2 décembre.
- Deux syndicalistes refusent de serrer la main de Hollande -
Dans l'après-midi, lors d'une rencontre avec les quatre syndicats de STX France(FO, CFDT, CFE-CGC et CGT), les deux représentants de la CGT avaient refusé de serrer la main du chef de l'Etat, précisément parce qu'ils lui reprochaient de ne pas dénoncer la "violence patronale" dans le dossier Air France.
Au moins une centaine de salariés de STX France (300 selon FO) ont par ailleurs stoppé le travail pendant la visite présidentielle pour protester contre le "dumping social" et "la sous-traitance à bas coût" dans les chantiers navals et réclamer plusieurs centaines d'embauches en CDI.
"S'il n'y a pas de dialogue social, il n'y a pas de progrès", leur a lancé le président lors d'un discours devant les ouvriers construisant le plus grand paquebot de croisière du monde.
Depuis plusieurs semaines, François Hollande, déjà tout entier tourné vers la présidentielle de 2017, multiplie les discours d'apaisement et d'appel au rassemblement, en réponse notamment à la dénonciation de la "chienlit" par Nicolas Sarkozy.
Des discours qui ne convainquent pas l'un des syndicalistes CGT ayant refusé de lui serrer la main: "Que ça soit Hollande, que ça soit Macron ou que ça soit Manuel Valls, toutes les phrases vont dans le sens du Medef, c?est-à-dire du grand patronat", a dénoncé Sébastien Benoît sur RTL.
Si Pierre Laurent (PCF) n'appelle pas à "ériger en règle le fait de ne pas serrer la main du président de la République", il a jugé le geste des syndicalistes "assez courageux". "Il y a énormément de salariés dans le pays qui se sentent concernés par ce qui s'est passé à Air France", a-t-il déclaré sur BFMTV.
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