L'Allemagne va maintenir ses contrôles aux frontières, introduits mi-septembre pour faire face à un afflux massif de réfugiés, jusqu'au 31 octobre prochain inclus, a indiqué mardi à l'AFP une porte-parole du ministère de l'Intérieur.
Une lettre en ce sens a été adressée à la Commission européenne car "la situation aux frontières est telle que nous ne pouvons pas renoncer à cette mesure", selon cette porte-parole.
"Nous avons besoin de revenir à une procédure ordonnée de la gestion politique des réfugiés", a-t-elle ajouté.
L'Allemagne a réintroduit le 13 septembre le contrôle à ses frontières, suspendant de facto les accords de Schengen, afin de mieux canaliser le flux de migrants vers son territoire, en particulier depuis l'Autriche.
Selon des statistiques officielles, l'Allemagne a déjà recensé 577.000 candidats à l'asile depuis le début de l'année. Selon les prévisions, le pays s'attend à accueillir au total 800.000 à un million de demandeurs d'asile en 2015, soit quatre à cinq fois plus que l'an dernier.
La chancelière Angela Merkel, qui mène une politique d'ouverture envers les réfugiés, a connu ces derniers temps une chute de sa popularité, essuyant de nombreuses critiques y compris dans son propre camp conservateur.
Alliés traditionnels de Mme Merkel, les Bavarois de la CSU, en première ligne dans l'accueil des réfugiés du fait de la frontière avec l'Autriche, par où arrivent la plupart des migrants, se sont ainsi montrés particulièrement virulents.
Dans une concession à la CSU, la CDU soutient désormais un projet d'installer aux frontières des "zones de transit", sortes de centres de rétention, déjà en place dans les aéroports, où les migrants seraient pris en charge le temps que leur demande d'asile soit traitée. Une manière d'accélérer les expulsions des migrants ne remplissant pas les conditions d'asile.
Mais cette proposition suscite des remous au sein de la coalition conservateurs/sociaux-démocrates emmenée par Mme Merkel, ces derniers la rejetant fermement, à l'image du ministre de la Justice, Heiko Maas, qui a estimé que "placer en détention des dizaines de milliers de réfugiés aux frontières pose plus de problème qu'il n'en résout".
Ces "zones de transit" sont en réalité des "zones de détention" et s'apparentent à "des camps", a encore insisté le ministre.
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