Les gardes à vue des cinq salariés d'Air France interpellés lundi dans le cadre de l'enquête sur les violences de la semaine passée ont été prolongées mardi matin pour "permettre la poursuite des investigations", a-t-on appris auprès du parquet de Bobigny.
"Les gardes à vue ont été prolongées. Les auditions vont se poursuivre toute la journée", a déclaré cette source à l'AFP.
Le parquet sera en mesure de "prendre une décision sur les poursuites envisagées en fin de journée", a-t-il précisé.
Cinq salariés suspectés d'avoir exercé des violences contre des vigiles et deux DRH lors du Comité central d'entreprise (CCE) du 5 octobre ont été placés en garde à vue lundi dans les locaux de la Police aux frontières de Roissy, chargée de l'enquête.
La garde à vue d'une sixième personne interpellée a été levée lundi, le mis en cause n'ayant "pas été reconnu par une des victimes", a précisé le parquet.
Âgés de 35 à 48 ans, selon cette source, quatre sont employés de la branche cargo Air France et un d'Air France Industries (AFI). D'après une source proche du dossier, certains avaient un mandat syndical à la CGT.
Plusieurs centaines d'employés avaient fait irruption en CCE et deux dirigeants d'Air France avaient été molestés, leurs chemises arrachées. Les images des violences ont fait le tour du monde.
Au moins dix plaintes ont été déposées: celles de six vigiles et trois cadres de l'entreprise pour des "violences" et celle d'Air France pour "entrave au CCE" et "dégradations". Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête, confiée à la PAF, compétente en zone aéroportuaire.
Le placement en garde à vue de salariés de l'entreprise, pour certains interpellés au petit matin à leur domicile, a soulevé lundi la colère des salariés et des syndicats Air France et une vague d'indignation d'une partie de la gauche.
"La méthode employée est parfaitement disproportionnée. On a affaire à une interpellation assimilable aux affaires de grand banditisme, au terrorisme, alors qu'en principe, les policiers peuvent adresser une convocation écrite ou les convoquer par un appel téléphonique", a déclaré mardi matin sur I-télé Lilia Mhissen, avocate de la CGT Air France.
Selon elle, il n'y avait dans ce cas pas de "risque de fuite, de concertation". "C'est un procès d'intention qu'on fait au syndicat CGT () Il faut qu'à un moment on entende cette souffrance, ce cri, cette douleur, qui est réelle, qui est sincère", a-t-elle poursuivi.
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