Dans le centre d'enregistrement des réfugiés de Khalda en Jordanie, devant le regard grave de Syriens ayant fui la guerre, le Premier ministre Manuel Valls a plaidé lundi pour une aide urgente aux pays voisins de la Syrie.
"L'urgence (), c'est d'aider les ONG et les agences (internationales) pour que les conditions d'accueil de centaines de milliers de réfugiés, 630.000 enregistrés officiellement en Jordanie, sans doute le double, se passe dans de bonnes conditions", a lancé le chef du gouvernement.
"Il faut que le développement et l'emploi soient favorisés en Jordanie" car "les réfugiés vont rester longtemps ici", a-t-il ajouté.
Si l'Union européenne a laborieusement accepté de recevoir 120.000 réfugiés, les pays voisins de la Syrie -Jordanie, Liban, Turquie- accueillent à eux seul près des quatre millions de Syriens ayant fui les combats.
Mais les appels de fonds lancés par l'ONU en faveur de ces réfugiés ont longtemps été négligés, contraignant le Programme alimentaire mondial (PAM) à réduire l'été dernier ses aides au Liban et en Jordanie.
La situation des réfugiés syriens en Jordanie devient de plus en plus difficile, ont souligné les responsables du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) lors de la visite de M. Valls.
Dans les zones urbaines, 86% des réfugiés vivent avec l'équivalent de moins de 98 dollars par mois.
"L'espoir chez eux s'amenuise de revenir en Syrie", alors qu'ils pensaient cela encore possible en 2011, 2012 et 2013. Certains envisagent de partir pour l'Europe principalement, a précisé une représentante du HCR, Karen Whiting.
Dans le centre de Khalda, M. Valls passe dans une grande salle, où se tiennent en silence quelque deux cents personnes, toutes générations confondues, le visage grave.
- 'Que Dieu vous entende!' -
Puis, il rencontre une famille syrienne de la région de Homs (centre de la Syrie). Le père, la mère, les cheveux recouverts de son foulard, et les trois petits garçons sourient timidement, assis, les mains croisées, l'attitude gauche devant le Premier ministre.
La mère se risque enfin à parler: "C'est pour eux qu'on est partis. Les enfants, c'est la chose la plus importante."
Depuis 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 240.000 morts, dont de nombreux enfants.
M. Valls échange quelques mots avec les enfants, assurant que "la communauté internationale et la Jordanie font tout leur possible pour que la guerre s'arrête".
"Inch Allah", murmure le père sans conviction. "Que Dieu vous entende!"
"Même si nous trouvons une solution politique pour la Syrie, rapidement, même si nous réussissons à détruire Daech (acronyme arabe du groupe jihadiste État islamique, EI), il faudra reconstruire la Syrie et cela prendra du temps", souligne le Premier ministre.
M. Valls s'est rendu ensuite dans la paroisse des chrétiens d'Orient de Marka, à Amman.
Accueilli par un ch?ur d'enfants qui a entonné, les yeux fermés, un cantique en araméen, la langue du Christ, le Premier ministre a souligné le "besoin de soutien et de réconfort" de ces réfugiés chrétiens irakiens.
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