Le président sortant du Bélarus, Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 21 ans, a obtenu un cinquième mandat à l'issue d'une élection d'où les principaux responsables de l'opposition étaient absents.
Dans la nuit de dimanche à lundi, la commission électorale centrale a annoncé que M. Loukachenko avait remporté la présidentielle avec 83,49% des voix.
Régulièrement accusé depuis des années de graves atteintes aux droits de l'Homme, de réprimer l'opposition et de museler la presse, M. Loukachenko, 61 ans, a multiplié ces derniers mois les gestes de bonne volonté. L'Union européenne envisage en conséquence de lever les sanctions qui le frappent depuis 2011.
La présidente de la commission électorale centrale, Lidia Iermochina, a annoncé au cours d'une conférence de presse télévisée les résultats du scrutin, qui ont aussi été publiés sur le site internet de la commission. Il s'agit formellement de résultats préliminaires qui doivent encore être confirmés.
M. Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, obtient un cinquième mandat avec le score le plus élevé qu'il ait jamais eu.
Les autorités bélarusses avaient fait un important effort pour garantir un taux de participation élevé, en organisant un vote anticipé qui avait commencé mardi. Plus d'un tiers du corps électoral du Bélarus, qui compte un peu plus de 7 millions d'électeurs avait voté avant la journée de dimanche.
La commission électorale a indiqué que le taux de participation avait été de 86,75%.
M. Loukachenko avait remporté la présidentielle de 2010 avec 79,6% des voix, un résultat contesté qui avait déclenché des manifestations massives de protestation. En 2006, il avait obtenu 83% des suffrages.
Cette année il était en concurrence avec trois candidats peu connus. Le candidat arrivé en deuxième position est Tatiana Korotkevitch, 38 ans, qui a obtenu 4,42% des voix, a indiqué la commission électorale.
Les principaux dirigeants de l'opposition, empêchés de participer à l'élection, avaient appelé les électeurs à boycotter le scrutin.
Le niveau élevé de la participation annoncé par la commission électorale répond au souhait de M. Loukachenko de voir le scrutin reconnu par les Occidentaux, malgré les appels de l'opposition au maintien des sanctions.
Le vote a été surveillé par des observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (0SCE), mais l'opposition estime que le président avait déjà faussé l'élection en empêchant ses dirigeants de se présenter.
Dès avant l'élection, les dirigeants de l'Union européenne envisageaient de lever les sanctions qui frappent depuis 2011 le président du Bélarus à la suite de la répression violente qui avait suivi sa réélection de 2010.
Ils veulent notamment s'assurer qu'"il n'y a pas de nouvelles arrestations d'opposants, pas de violence, pas de persécution de la presse", a expliqué un diplomate à l'AFP.
M. Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, a effectivement multiplié les gestes de bonne volonté ces derniers mois. Il a notamment libéré les derniers prisonniers politiques du Bélarus, dont l'opposant numéro un Mikola Statkevitch, relâché fin août après cinq ans de prison.
Ce geste a été apprécié par Bruxelles, qui s'est donné jusqu'à la fin du mois pour décider de la suite à donner aux sanctions.
- 'Des tonnes de pouvoirs' -
Aucun des poids lourds de l'opposition démocratique n'avait été autorisé à se présenter au scrutin, leurs candidatures ayant été rejetées par la commission électorale centrale pour diverses raisons.
Convaincu que sa libération avait pour but d'amadouer les Occidentaux, M. Statkevitch a appelé au maintien des sanctions.
"S'ils sont ensemble avec ce criminel, alors on pourra dire que la démocratie vantée (par l'UE, ndlr), ce n'est que des mots", a-t-il estimé.
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