La Grèce s'est engagée samedi auprès de ses partenaires européens à ouvrir sous dix jours à Lesbos son premier "hotspot", centre d'accueil et d'enregistrement des migrants, et indiqué avoir entamé des discussions avec la Turquie pour tenter de mieux maitriser les flux migratoires.
"Nous allons tenir nos engagements" prévoyant à terme la création de cinq "hotspots" sur les îles de Lesbos, Kos, Samos, Chios et Léros, premières étapes en face des côtes turques pour les migrants en route vers l'Europe, a assuré lors d'une conférence de presse le ministre grec à la politique migratoire, Iannis Mouzalas.
Le gouvernement grec a fourni ces assurances lors d'entretiens avec le commissaire européen aux questions migratoires, Dimitris Avramopoulos, et le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn, dont le pays assure la présidence de l'UE.
Le premier centre d'accueil et d'enregistrement ouvrira "d'ici dix jours" à Lesbos, l'île d?Égée orientale qui concentre le plus grand nombre d'arrivées, a précisé M. Asselborn, réitérant que l'UE était "prête à fournir une aide financière et logistique" à la Grèce pour ces installations.
Le haut-commissaire de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Antonio Guterres, a entamé samedi à Lesbos une visite de trois jours en Grèce.
Le ministre luxembourgeois a rappelé que la mise en place de ces centres, destinés à opérer la sélection entre réfugiés et migrants économiques, était la condition du "partage" européen de la prise en charge des flux migratoires.
D'autres "hotspots" sont notamment prévus à Lampedusa et à Pozallo, dans le sud de la Sicile.
Les plans européens prévoient la "relocalisation" dans les autres États-membres de quelque 70.000 réfugiés arrivés en Grèce.
Au vu de l'ampleur et de l'accélération de l'afflux migratoire, avec plus de 400.000 arrivées en Grèce depuis janvier, dont 7.000 par jour actuellement contre 4.500 fin septembre --, "il sera long et difficile de trouver des solutions" a-t-il reconnu, mais "nous sommes sur le bon chemin".
Pour au moins ralentir les arrivées, l'UE "incite" la Grèce et la Turquie à "concrétiser" une coopération bilatérale , a encore suggéré le ministre luxembourgeois, en ajoutant que Bruxelles négociait aussi avec la Turquie un "plan d'action" pour tenter de maitriser les flux.
La Grèce "a entamé des discussions" en ce sens avec la Turquie, a annoncé M. Mouzalas, qui rencontrera son homologue turc mercredi à Istanbul.
Pour financer la gestion de la crise des migrants, le gouvernement allemand et la Commission européenne discuteraient par ailleurs de la création d'une taxe européenne exceptionnelle, d'après la presse allemande. Une information rapidement démentie par Berlin.
Cette semaine, Berlin et Bruxelles auraient évoqué l'augmentation des ressources du budget européen grâce à un impôt spécial, qui pourrait prendre la forme d'une surtaxe sur les carburants ou sur la TVA, affirme le Sueddeutsche Zeitung sur son site internet.
Ces sommes pourraient être versées à des pays comme l'Espagne, l'Italie, la Bulgarie ou la Grèce pour mieux sécuriser leurs frontières. Elles pourraient également être utilisées en dehors d'Europe, pour améliorer la prise en charge des migrants dans les pays "sûrs" en périphérie de l'Union ainsi que les conditions de vie dans leurs pays d'origine, selon le quotidien.
Mais Berlin s'est défendu d'envisager cette option. "Nous ne voulons ni augmentation d'impôts en Allemagne, ni introduction d'un impôt à l'échelle de l'Union", a assuré samedi Steffen Seibert, le porte-parole du gouvernement allemand.
La Guardia Civil espagnole a annoncé samedi avoir secouru 523 migrants africains en Méditerranée, dont 125 femmes et 22 enfants, au large des côtes libyennes, avec les garde-côtes italiens.
Parmi les rescapés figurent des ressortissants du Nigeria, de Gambie, du Sénégal, de Libye, de Côte d'Ivoire, de Guinée-Bissau et de Guinée Equatoriale.
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