Quelques milliers de professeurs ont commencé à manifester samedi à Paris contre la réforme du collège censée renforcer dès la rentrée 2016 l'interdisciplinarité, l'accompagnement personnalisé et l'autonomie des établissements.
Sous un beau soleil d'automne, le cortège s'est élancé après 14H00 depuis Port-Royal, en direction du ministère de l'Éducation nationale, derrière une banderole "Abrogation de la réforme, un autre projet pour le collège". Les syndicats ont demandé à être reçus en fin d'après-midi par la ministre Najat Vallaud-Belkacem.
"Ce qui risque de se passer si la ministre s'obstine, c'est que la réforme risque de s'étioler et de perdre de sa substance", a prévenu dans la manifestation Frédérique Rolet, cosecrétaire générale du Snes, premier syndicat d'enseignants dans le secondaire. "Il ne s'agit pas d'un malentendu, mais d'un refus", a-t-elle insisté.
Najat Vallaud-Belkacem, déterminée à appliquer coûte que coûte sa réforme à la rentrée 2016 comme prévu, avait estimé fin août qu'un "malentendu" s'était "installé" avec les enseignants.
Dans le défilé, on pouvait voir des pancartes avec les slogans "professeurs, pas fossoyeurs", ou "on veut du blé pas des EPI", en référence aux enseignement pratiques interdisciplinaires décriés par les opposants.
Le Snes, membre de l'intersyndicale à l'origine de la mobilisation au côté notamment du Snalc, classé à droite, s'attend à "une des plus grandes manifestations du second degré de ces dernières années". Trois journées de grève en mai, juin et septembre ont été diversement suivies.
La fronde contre la réforme est menée par une coalition hétéroclite de syndicats, politiques de droite mais aussi de gauche, et intellectuels.
Le député de l'Essonne Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, a fait savoir qu'il participerait à la manifestation pour dénoncer la réforme qui risque, selon lui, de "sonner le glas de l'école de la République telle que nous la souhaitons". "Ce n'est que face à un mouvement massif de protestation () que le ministère acceptera de revenir" sur sa décision, estime-t-il dans un communiqué.
Le Front national a aussi apporté son soutien aux manifestants pour demander "l'annulation" de cette "funeste réforme" qui va, selon son vice-président Florian Philippot, "porter un nouveau coup aux cours fondamentaux, notamment à l'apprentissage du français, sous prétexte d'interdisciplinarité, et va fracturer l'Éducation nationale via l'autonomie renforcée des établissements".
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