Huit jours après la fusillade qui a endeuillé une université de l'Oregon (ouest), Barack Obama a rencontré vendredi à Roseburg les familles de victimes, sur fond de débats tendus sur un renforcement de la règlementation sur les armes individuelles.
Deux autres campus universitaires, l'un en Arizona l'autre au Texas, ont été le théâtre au cours des dernières 24 heures de coups de feu qui ont fait deux morts au total.
"Nous allons devoir réagir ensemble, en tant que pays, mais aujourd'hui, il s'agit des familles", a déclaré M. Obama -- qui a multiplié ces derniers jours les appels à un durcissement de la législation sur les armes -- à l'issue de cette rencontre d'environ une heure dans le lycée de la ville.
L'annonce de la visite du président américain a suscité une polémique à Roseburg, bourgade à majorité républicaine, très religieuse et pro-armes à feu, secouée par cette tragédie au cours de laquelle un homme de 26 ans a tué neuf personnes avant de se suicider.
Les panneaux brandis le long de la route empruntée par le cortège présidentiel reflétaient ces tensions: "Bienvenue à Roseburg", pouvait-on lire, mais aussi: "Merci de nous laisser tranquille", ou encore "Obama a tort".
Des habitants ont créé un groupe Facebook - qui comptait plus de 2.000 abonnées vendredi - intitulé "Stay out of Roseburg" ("Ne venez pas à Roseburg").
Le rédacteur en chef de la gazette locale, The Roseburg Beacon, a estimé cette semaine que le président n'était "pas le bienvenu dans cette communauté", jugeant qu'il venait profiter de la douleur des proches pour avancer ses pions sur l'échiquier politique.
La ville a même dû se fendre d'un communiqué affirmant que les déclarations selon lesquelles des représentants municipaux s'opposaient à la venue du président américain étaient "fallacieuses".
- Fusillade en Arizona -
Quelques heures après la fusillade, le 1er octobre, le président américain avait exprimé -- en termes très directs -- son émotion et sa colère, fustigeant l'"inaction" du Congrès.
"Cela est devenu une routine", avait-il lancé, réclamant, comme il l'a déjà fait à 15 reprises depuis son arrivée au pouvoir en 2009, une évolution de la loi pour mieux encadrer l'utilisation des armes individuelles.
"Je vais en parler de manière régulière () et politiser cela car notre inaction est une décision politique", lançait-il le lendemain lors d'une conférence de presse, dénonçant l'opposition systématique de ses adversaires républicains - qui contrôlent le Congrès - à toute évolution.
L'université Northern Arizona (NAU) à Flagstaff, en Arizona, dans le sud-ouest des Etats-Unis, a été le théâtre de tirs dans la nuit de jeudi à vendredi.
Lors d'une confrontation entre deux groupes d'étudiants, l'un d'eux a sorti un pistolet et fait feu. Bilan: un mort, trois blessés.
Une étudiante, Megan Aardahl, a raconté sur CNN comment elle avait reçu un message d'alerte venant de l'université à 3H00 du matin. "Je n'aurais jamais cru que cela puisse arriver", a-t-elle dit, précisant se sentir "en sécurité" sur le campus, où la police patrouille régulièrement. "On s'est envoyé des textos les uns aux autres pour être sûrs que tout le monde était en sécurité", a-t-elle raconté.
Depuis le début de l'année, les Etats-Unis ont été le théâtre de 296 fusillades de masse en 274 jours, selon le site Shootingtracker, qui recense tous les incidents de ce type impliquant au moins quatre victimes, qu'elles soient tuées ou blessées.
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