Les violences se sont étendues vendredi pour la première fois à la bande de Gaza où cinq jeunes Palestiniens ont été tués par des soldats israéliens, alors que le chef du Hamas parlait de nouvelle intifada.
Au même moment, l'animosité grandissait en Israël où un juif a poignardé deux Palestiniens et deux Arabes israéliens, dans le premier acte de représailles contre une vague d'agressions au couteau par des Palestiniens qui s'est poursuivie vendredi.
Cinq jeunes de Gaza, dont un adolescent de 15 ans, ont été tués par des tirs de l'armée à l'est des villes de Gaza et de Khan Younès lors de deux rassemblements en solidarité avec les Palestiniens de Cisjordanie et de Jérusalem occupées.
Il s'agit de la journée la plus meurtrière à Gaza depuis la guerre de l'été 2014. Se pose maintenant la question de la réaction de la population dans la bande de Gaza, du mouvement islamiste Hamas qui la contrôle d'une main de fer mais aussi des autres forces présentes dans l'enclave.
Des centaines de jeunes sont allés manifester devant la barrière qui enferme hermétiquement le territoire. C'est la première fois depuis longtemps que des manifestations aussi importantes se déroulaient dans cette zone où des Palestiniens s'exposent aux tirs israéliens s'ils approchent trop près.
Les jeunes Palestiniens, certains au visage recouvert du keffieh et d'autres tête nue, parfois en simple débardeur, ont défié les soldats en faisant le signe de la victoire, en lançant des cailloux à la main ou au lance-pierres, ont constaté les photographes de l'AFP.
Les soldats israéliens "ont ouvert le feu sur les principaux agitateurs quand les manifestants se sont approchés en jetant des pierres et en roulant des pneus enflammés", a expliqué l'armée.
- 'Accentuer l'intifada' -
Mohammed al-Raqab, 15 ans, Ahmed al-Hirbaoui, Chadi Daoula, Abed al-Wahidi et Adnane Abou Aliane, 20 ans, sont les premiers Palestiniens de Gaza tués depuis la montée la semaine dernière des tensions en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est, partie de Jérusalem annexée et occupée.
La bande de Gaza, où Israël a livré au Hamas ainsi qu'à d'autres groupes armés palestiniens une guerre meurtrière en 2014, était restée jusqu'à présent à l'écart des violences.
Mais vendredi, le chef du mouvement islamiste dans la bande de Gaza n'a pas hésité à parler de nouvelle intifada, du nom des soulèvements populaires de 1987 et 2000 qui ont fait des milliers de morts.
"Nous appelons à renforcer et accentuer l'intifada (). Gaza remplira son rôle dans l'intifada de Jérusalem et elle est plus que prête à l'affrontement", a dit Ismaïl Haniyeh lors de son prêche pendant la prière hebdomadaire dans une mosquée de Gaza.
Si la montée des tensions a réveillé le spectre d'une troisième intifada, des analystes estiment communément qu'on n'en est pas là mais mettent en garde contre le risque qu'un incident grave ne mette le feu aux poudres pour de bon.
Des affrontements ont mis aux prises vendredi Palestiniens et soldats israéliens à travers toute la Cisjordanie, comme près de Ramallah après les funérailles de Mohammad Halabi, 19 ans, abattu après avoir mortellement poignardé deux juifs samedi dans la Vieille ville de Jérusalem.
Hébron, Naplouse, Jénine, Qalqiliya et leurs environs ont également été secoués par des heurts.
Des Palestiniens ont aussi affronté des policiers dans le camp de réfugiés de Chouafat, à Jérusalem-Est, où un des leurs avait été tué la veille par des tirs israéliens.
- Face à face tendu -
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.