L'escalade des violences s'est étendue vendredi pour la première fois à la bande de Gaza où quatre jeunes palestiniens ont été tués par des tirs de soldats israéliens, alors que le chef du Hamas parlait d'une nouvelle intifada.
Au même moment, l'animosité grandissait en Israël où un juif a poignardé deux Palestiniens et deux Arabes israéliens, dans le premier acte de représailles contre une vague d'agressions au couteau qui s'est poursuivie et dont l'un des auteurs à été abattu.
Quatre jeunes de Gaza ont été tués lors d'un rassemblement en solidarité avec les Palestiniens de Cisjordanie et de Jérusalem occupés. Environ 300 jeunes sont allés manifester devant la barrière qui enferme hermétiquement le territoire. Les soldats israéliens ont ouvert le feu quand les jeunes ont lancé des pierres.
Ces jeunes sont les premiers Palestiniens de Gaza tués depuis la montée des tensions en Cisjordanie, territoire palestinien occupé et séparé de Gaza par le territoire israélien, et Jérusalem-Est, partie de Jérusalem annexée et également occupée par Israël.
La bande de Gaza et le Hamas, le mouvement islamiste qui la contrôle et auquel Israël a livré ainsi qu'à d'autres groupes palestiniens une guerre meurtrière en 2014, étaient restés jusqu'à présent largement à l'écart de la crise.
- 'Accentuer l'intifada' -
Mais vendredi, le chef du mouvement islamiste dans la bande de Gaza, Ismaïl Haniyeh, n'a pas hésité à parler de nouvelle intifada, après les soulèvements populaires de 1987 et 2000.
"Nous appelons à renforcer et accentuer l'intifada () Gaza remplira son rôle dans l'intifada de Jérusalem et elle est plus que prête à l'affrontement", a-t-il dit dans son prêche de la prière hebdomadaire dans une mosquée de Gaza.
La montée des tensions a réveillé le spectre d'une troisième intifada, après les deux derniers soulèvements et leurs milliers de morts.
Les analystes estiment communément qu'on n'en est pas là, mais mettent en garde contre le risque qu'un incident grave ne mette le feu aux poudres.
La Cisjordanie et Jérusalem-Est sont le théâtre d'affrontements quotidiens entre des Palestiniens et soldats et policiers israéliens et d'agressions mutuelles entre Palestiniens et colons israéliens.
Les attaques isolées à l'arme blanche, de la part de Palestiniens pour la très grande majorité, se sont multipliées contre des Israéliens et des juifs. Quatre nouvelles agressions à l'arme blanche se sont produites vendredi.
Mais, pour la première fois vendredi, l'auteur de l'une d'elles est un juif de 17 ans qui a blessé au couteau deux Palestiniens légèrement, et plus sérieusement deux Arabes israéliens à Dimona (sud d'Israël), a dit la police.
Le jeune homme a été arrêté et a dit aux policiers s'en être pris aux quatre hommes parce que "tous les Arabes sont des terroristes", a rapporté la porte-parole de la police, Luba Samri.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a condamné "fermement" cette attaque qui survient sur fond d'hostilité ranimée chez un certain nombre d'Israéliens radicaux envers les Palestiniens et les Arabes israéliens.
Les Arabes israéliens sont les descendants des Palestiniens restés sur leurs terres en 1948 à la création d'Israël. Ils ont la citoyenneté israélienne et représentent 17,5% de la population israélienne. Des dizaines de milliers de Palestiniens travaillent par ailleurs en Israël, notamment sur les chantiers.
- Face-à-face tendu en Vieille ville -
Depuis le 3 octobre, 13 attaques à l'arme blanche, dont celle de Dimona, ont été dénombrées. Deux Israéliens sont morts et cinq des assaillants présumés ont été tués.
Un adolescent juif et un policier ont été blessés dans deux nouvelles attaques vendredi à Jérusalem et près d'une colonie en Cisjordanie. Le policier a réussi à abattre son agresseur. Dans l'autre attaque, une Arabe israélienne a attaqué avec un couteau un garde à Afula, dans le nord d'Israël. Elle n'est pas parvenue à le blesser, mais elle a été atteinte par des balles et sérieusement blessée, selon la police.
Dans la Vieille ville de Jérusalem, la police a dû s'interposer vendredi matin pour empêcher de graves affrontements quand quelques dizaines d'hommes portant la kippa et de femmes drapées dans le drapeau israélien ont traversé le quartier musulman pour se rendre au mur des Lamentations dans la partie juive, sous le regard des commerçants palestiniens qui scandaient "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand).
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