Le 25 septembre, l'ancien député François Pupponi s'est rendu dans les quartiers Fleurs-Feugrais (Cléon), Château-Blanc (St-Étienne-du-Rouvray) et Hauts de Rouen, autant de points dits sensibles. Tout le gratin politique l'accueille. Et pour cause : en tant que président de l'Agence Nationale de Rénovation Urbaine, chargée d'investir dans les quartiers prioritaires, François Pupponi pèse 5,5 milliards d'euros, soit la somme allouée au nouveau Plan de Rénovation Urbaine, valable pour la période 2015-2025. Le responsable est "venu voir l'avancement du premier plan de rénovation urbaine (2005-2014, 12 milliards d'euros) et sonder les besoins des habitants." Car les investissements ne datent pas d'hier. Et pourtant, le chemin s'annonce encore long avant de désenclaver ces quartiers qui sont sélectionnés selon le revenu moyen annuel de ses habitants.
220 millions à venir
Yvon Robert en sait quelque chose. Le maire de Rouen évalue à 360 millions d'euros l'effort fait par l'ANRU et les collectivités locales dans les cinq quartiers prioritaires : Grammont, Grand'Mare, Lombardie, Châtelet, Sapins. "La subvention de l'ANRU pour l'ensemble de ces projets est de 82 millions d'euros." À chaque fois, l'Agence finance la rénovation ou la démolition des logements sociaux et leur reconstruction, sur site ou hors site. "Environ 1 000 logements ont été détruits avant 2008. Deux tiers ont été reconstruits hors site pour faciliter la mixité sociale, un tiers sur site, notamment à Châtelet et à Grammont." Hubert Wulfranc, maire de Saint-Étienne-du-Rouvray, reconnaît lui aussi l'effort étatique : "140 millions d'euros ont été investis dans les quartiers Château-Blanc, Hartmann et Thorez, dont environ 40 % apportés par l'ANRU." Là aussi, 1 100 logements ont été détruits et reconstruits. Pour le PNRU, seul le quartier Château-Blanc est retenu, et "seulement" comme projet d'intérêt régional. Ce qui laisse Hubert Wulfranc amer : "Il reste beaucoup à faire. J'ai estimé les besoins à 50 millions pour Château-Blanc. L'ANRU n'en évoque que 5."
Dans le viseur des deux maires, un problème : l'oubli des équipements publics et des commerces. "Nous allons mettre l'accent dessus dans le PNRU", promet Yvon Robert qui évoque "des gymnases et écoles à rénover". Son adjoint Jean-Michel Bérégovoy renchérit : "À quoi bon avoir des logements neufs si on a à côté une école humide ?" La ville pourrait bénéficier, au titre du PNRU, d'une enveloppe de 220 millions d'euros.
Hubert Wulfranc veut lui s'attaquer à la restructuration du centre commercial Madrillet-Renan, un chantier à 15 millions d'euros. Loin des cinq millions promis par l'ANRU. Mais l'édile ne désespère pas et a écrit à François Pupponi pour obtenir un avenant. Il reste à ce dernier un an pour décider avant les premiers investissements en 2017. Bruno Leroy, conseiller de quartier et habitant aux Sapins, est lui très loin de tout ça. Il regrette : "C'est bien. Mais c'est avant tout un coup de propre pour donner une belle image à l'extérieur."
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